Le Canada accepte une référence à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones – mais continue de saper ces droits

Le Canada accepte une référence à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones – mais continue de saper ces droits

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Pour diffusion immédiate


27  octobre  2010,  Nagoya,  Japon­ - Submergé  par  les  critiques  internationales  croissantes,  le gouvernement canadien a convenu d'un minimum « Notant la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones » dans le préambule du projet de Protocole sur l'accès et le partage des avantages découlant de l'utilisation des ressources génétiques et savoirs traditionnels associés dont les négociations  sont  en  cours  à  Nagoya.  Toutefois,  pour  d'autres  dispositions  du  Protocole,  le  Canada s'est  joint  à  d’autres  États  lors  de  réunions  fermées  aux  représentants  des  peuples  autochtones  et  a continué de porter atteinte aux droits inscrits dans la Déclaration.

En  conséquence,  l’un  des  trois  objectifs  centraux  de  la  Convention  sur  la  diversité  biologique  de «partage  juste  et  équitable  des  avantages»  n’est  pas  rempli  en  ce  qui  concerne  les  peuples autochtones du monde entier. L'objectif exige de tenir « compte de tous les droits » sur les ressources génétiques.  Contrairement  à  la  Déclaration  des  Nations  Unies,  les  États  limitent  les  futures législations  internes  prisent  dans  le  cadre  de  ce  Protocole  aux  droits  «établis»  des  peuples autochtones.

« Une telle approche limitative pourrait conduire à la dépossession et à l'appauvrissement généralisé des  peuples  autochtones  »,  a  expliqué  Paul  Joffe,  avocat  représentant  le  Grand  Conseil  des  Cris (Eeyou Istchee). « Les ressources génétiques sur les terres autochtones et les territoires ont souvent été utilisées en lien avec les savoirs traditionnels depuis d'innombrables années. Ces droits ne sont le plus  souvent  pas  «  établis  »  dans  le  sens  d'être  définis  par  les  lois  nationales,  les  accords  ou  les décisions de justice».

Les  fonctionnaires  canadiens  ont  refusé  de  décrire  le  sens  et  l'intention  de  ce  type  de  libellé.  Il pourrait s'agir de modifier les droits inhérents sur les ressources génétiques des peuples autochtones de façon à être subordonnés à leur reconnaissance par la législation nationale.

«  Juste  avant  le  huis  clos,  les  responsables  canadiens  ont  refusé  de  divulguer  les  positions préjudiciables prises par  le Canada pendant  le  huis clos  », a déclaré  Armand  MacKenzie, directeur exécutif du Conseil des Innus de Nitassinan (Nation innue). « Le Canada et les autres États utilisent la formulation potentiellement restrictives de « droits établis » en ce qui concerne à la fois l'accès aux ressources génétiques et  le partage  juste et équitable des avantages. Un tel comportement unilatéral est  en  violation  avec  l'obligation  du  gouvernement  de  consulter  et  d'accommoder  les  peuples autochtones en vertu de la Constitution du Canada.»

« En  Mars  2010,  le  gouvernement  canadien  a  affirmé  qu'il  ne  s'opposerait  pas  au  libellé  "Prenant note de l’importance de la Déclaration des Nations Unies" dans le préambule du projet de Protocole.

Nous  n'acceptons  pas  que  le  Canada  dilue  cet  engagement  solennel  »,  a  déclaré  Ellen  Gabriel, présidente de l’Association Femmes autochtones du Québec. « Les actions prisent par le Canada afin d’affaiblir  nos  droits  dans  le  projet  de  Protocole  sont  contraires  à  la  Déclaration.  Un  tel comportement est susceptible de nuire aux générations présentes et futures des peuples autochtones».

Les représentants autochtones à Nagoya ont plusieurs fois demandé une réunion avec le Ministre de l'environnement  du  Canada,  sans  succès.  Comme  l'ancien  ministre  des  Affaires  indiennes,  Jim Prentice a été  l'architecte en chef de  la  stratégie du gouvernement  des quatre dernières années pour s'opposer aux droits humains des peuples autochtones et à la Déclaration des Nations Unies.

Contact: Aurélie Arnaud, Responsable des communications de l’Association Femmes autochtones du Québec, tel. 1­450­632­0088 ext 227, cell: 1­514­239­0088