Écrire l’analphabétisme

Même peu alphabétisés, les participantes et les participants à l'Atelier des lettres, un groupe populaire d’alphabétisation du quartier Centre-Sud de Montréal, ont procédé au lancement officiel de leur livre collectif « De l'enfance à l'espoir » à l’Écomusée du fier monde. Ils l’ont écrit parfois avec de l'aide, qui témoigne des efforts intenses qu'ils ont déployés depuis quelques années pour faire sur le tard quelque chose qui semble acquis pour plusieurs, apprendre à lire et à écrire.

Pourquoi un livre? Pour réveiller ceux qui sont trop gênés pour y croire. Réveiller aussi le gouvernement, qui sous-finance les groupes populaires d'alphabétisation et oublie les coûts sociaux liés à l'analphabétisme. Ça donne des récits souvent assez noirs, imparfaits, authentiques, traversés par une certaine lumière - celle de l'espoir.

« De l’enfance à l’espoir » est un recueil de témoignages dans lequel on trouve des récits de vies souvent troublées où le désir d'apprendre a été contrarié d'année en année. Leur analphabétisme atteint des degrés divers. Certains n'arrivent pas à écrire plusieurs lettres de l'alphabet. D'autres ont de la difficulté à écrire des mots plus compliqués. Se trouver un emploi est une expérience difficilement surmontable.

On estime à 1,3 million le nombre d'analphabètes au Québec. Et 80 centres d'alphabétisation leur sont consacrés. Depuis quelques années, l'Atelier des lettres a perdu d'importantes subventions et son nombre de formateurs est passé de trois à un.

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