La Fédération canadienne pour l’alphabétisation en français s’invite dans la campagne électorale fédérale et s’interroge
Communiqué
La Fédération canadienne pour l’alphabétisation en français s’invite dans la campagne électorale fédérale et s’interroge : quel sort sera réservé aux services et programmes d’alphabétisation et de compétences essentielles destinés aux adultes francophones du pays ?
Ottawa, le 6 avril 2011 – La FCAF pense avoir des raisons de s’inquiéter en ce début de campagne électorale : les adultes francophones peu alphabétisés âgés de 16 à 65 ans auront-ils accès dans leurs provinces et territoires à des programmes et des services de qualités dans leur langue ? Est-ce que les
partis politiques en campagne électorale ont une politique claire en matière de développement de l’alphabétisation et des compétences essentielles pour les adultes francophones du pays ?
Le directeur général de la FCAF, Normand Lévesque, croit qu’il est légitime de s’interroger : « L’automne dernier en Colombie-Britannique, cinq centres d’emploi francophones financés grâce à une entente avec Ressources humaines et développement des compétences ont été fermés. Comme le soulignait la Fédération des communautés francophones et acadienne, nous voulons savoir si les partis vont s’engager à insérer des clauses linguistiques beaucoup plus musclées dans les ententes de transfert fédérales-pro-
vinciales. »
Loin du débat partisan, les 56 % d’adultes francophones âgés de 16 à 65 ans qui, selon l’Enquête internationale sur l’alphabétisation et les compétences des adultes (EIACA, 2003) affichent un faible niveau d’alphabétisme, sont en droit de se poser les mêmes questions.
Ne négligeons pas l’alphabétisme : le titre du rapport publié par le Groupe financier TD en 2007 lançait clairement un appel à l’action en précisant que « l’amélioration des taux d’alphabétisme va bien au-delà des gains économiques. Elle peut contribuer à enrichir des vies et à fortifier les collectivités ». Selon l’auteur du rapport, « il serait difficile de penser à un autre enjeu qui, à lui seul, est susceptible d’avoir des retombées bénéfiques aussi considérables pour les citoyens, l’économie et la société. [...] Il faut se
rendre à l’évidence : l’alphabétisme doit être une priorité nationale ».
« Ces enjeux qui impliquent plusieurs niveaux de juridictions et plusieurs types d’acteurs sont complexes, nous en sommes conscients, ajoute Normand Lévesque. Cependant, plus que jamais, il est temps d’agir ».
D’ici l’élection, la FCAF, mais aussi tous les canadiens et canadiennes souhaitent entendre les principaux acteurs politiques s’exprimer, s’engager, s’impliquer sur ce dossier prioritaire. L’enjeu ne concerne pas seulement la qualité de vie des personnes et de leurs familles, il a un lien direct avec la vitalité sociale et économique de l’ensemble de la société.