Plainte de la FCFA au commissaire aux langues officielles

Plainte de la FCFA au commissaire aux langues officielles

 

4 novembre - La FCFA a déposé ce matin une plainte au commissaire aux langues officielles concernant la nomination d'un vérificateur général unilingue anglophone. Voici le texte de cette plainte :

Monsieur le commissaire,

La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada souhaite porter plainte contre le Bureau du Conseil privé et le Secrétariat du Conseil du Trésor concernant le choix d’un candidat unilingue pour le poste de vérificateur général du Canada.

La FCFA considère que le choix d’un officier du Parlement qui n’a pas la capacité de s’exprimer en français contrevient à l’esprit et à l’intention de la Loi sur les langues officielles. Mais surtout, la FCFA considère que cette décision, prise après la publication dans la Gazette du Canada d’un avis de poste vacant spécifiant pourtant en toutes lettres que la maîtrise des deux langues officielles pour ce poste est essentielle, constitue un manquement grave aux obligations de la partie VII de la Loi.

La partie VII impose aux institutions fédérales de prendre des mesures positives pour remplir l’engagement du gouvernement fédéral de promouvoir la pleine reconnaissance et l’usage du français et de l’anglais dans la société canadienne. En passant outre à ce critère d’embauche pourtant bien clair et en indiquant par la suite que la décision a été prise sur la base du mérite, on envoie le message que la maîtrise des deux langues officielles ne fait pas partie du mérite et n’est pas jugée comme une compétence essentielle.

Comment, alors, pourra-t-on prendre au sérieux à l’avenir tout avis de poste vacant ou offre d’emploi du gouvernement du Canada précisant que la maîtrise des deux langues officielles est essentielle? Quel effet cela aura-t-il sur la perception qu’ont les Canadiens et les Canadiennes des avantages du bilinguisme et, par contrecoup, de l’égalité des deux langues officielles? Pour les Canadiens et les Canadiennes qui ont fait des efforts pour acquérir cette maîtrise des deux langues officielles, le message est dévalorisant.

Ce choix d’un candidat unilingue anglophone pour le poste-clé de vérificateur général du Canada arrive une semaine à peine après la nomination d’un juge unilingue anglophone à la Cour suprême et un mois après le choix d’un directeur des communications unilingue anglophone au bureau du Premier ministre. Monsieur le commissaire, la tendance est inquiétante. Les Canadiens et les Canadiennes d’expression française – tant ceux qui ont le français comme langue maternelle et ceux qui l’ont appris comme langue seconde - sont en droit de se demander quelle importance le gouvernement du Canada attache réellement à la promotion de la pleine reconnaissance et de l’usage du français et de l’anglais dans la société canadienne, et comment le gouvernement peut ne pas respecter ses obligations. Certaines mesures prises récemment, et en particulier celle qui fait l’objet de cette plainte, ne vont certainement pas dans le sens de cette promotion.

En vous remerciant de l’attention que vous accorderez à la présente, je vous prie d’agréer, Monsieur le commissaire, l’expression de mes salutations distinguées.

La présidente, Marie-France Kenny