L’Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape souligne la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes
Source:
MONTRÉAL, le 25 novembre 2011
Elles s’appelaient Emmanuelle (la trentaine), Edith (27 ans), Marilyn (65 ans), Chantale (37 ans), Marie (28 ans), Marie-Pascale (40 ans)…Qu’ont en commun ces femmes ? Elles sont toutes mortes entre 2010 et 2011, vraisemblablement tuées par leurs conjoints ou ex-conjoints. En 2009, ce sont 15 femmes au Québec qui ont été victimes d'homicide conjugal et 26 autres qui ont été victimes d’une tentative de meurtre en contexte conjugal (ministère de la Sécurité publique).
La couverture médiatique de ces homicides reprend bien souvent des expressions telles que crimes passionnels ou drames familiaux pour les qualifier. Dans un cas d’homicide conjugal, il n’est pas rare de voir des articles afficher des titres comme « un conflit conjugal se détériore », « une chicane de couple vire mal » ou encore « l’amour qui tue » ! Pourtant, la violence conjugale n’est pas une simple chicane de couple, c’est plutôt un rapport de force inégal, la peur, l’isolement, l’emprise de l’un et la soumission de l’autre.L’homicide conjugal n’est ni un geste de désespoir ni un geste d’amour. L’homicide conjugal est un meurtre, souvent prémédité. (http://securitetraumatismes.inspq.qc.ca/violenceconjugale/).
Selon Statistique Canada, au Québec seulement, 14 891 infractions contre des femmes dans un contexte conjugal ont été rapportées à la police en 2009 : homicides, tentatives de meurtre, voies de fait, agressions sexuelles, séquestrations, harcèlement, menaces, intimidation… Ces données ne touchent qu’une fraction des femmes qui vivent au quotidien avec la peur, l’insécurité, la violence. Heureusement, il existe un réseau de services pour venir en aide aux femmes violentées en contexte conjugal et à leurs enfants. Vous en saurez plus en contactant la ligne d’urgence S.O.S violence conjugale : 1 800 363-9010.
Il existe aussi des maisons d’hébergement de 2eétape. Ces ressources offrent un logement sécuritaire, confidentiel et abordable, accompagné de services spécialisés pour les femmes qui ont fait le choix de sortir d’une relation abusive.Les maisons de 2eétape sont conçues comme des logements transitoires. L’Alliancedes maisons d’hébergement de 2eétape pour femmes et enfants victimes de violence conjugaleregroupe 10 membres, en provenance de 6 régions du Québec, offrant un total de 94 logements transitoires.
Dans un rapport d’étude réalisé pour la Société d’habitation du Québec (1996), le Centre de recherche interdisciplinaire sur la violence familiale et la violence faite aux femmes (CRI-VIFF) évalue que les maisons de transition « sont vues comme un lieu permettant aux femmes de s’arrêter afin de reprendre leur souffle, d’améliorer leur qualité de vie et de progresser vers une vie indépendante, dans un environnement qui les soutient ». Pendant une période variant d’une à deux années, les femmes ont accès à un appartement sécuritaire et confidentiel. Les maisons de 2e étape offrent aussi des services spécialisés aux femmes victimes de violence conjugale et à leurs enfants. Le soutien qu’elles y retrouvent peut se traduire de différentes façons : intervention individuelle, rencontres de groupe, accompagnements, aide pour améliorer leur situation financière, soutien dans les démarches juridiques, etc.
L’Alliance joint sa voix à celles de maintes personnes et organisations qui osent dénoncer haut et fort la violence conjugale. Nous profitons de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes pour lancer un message d’espoir aux femmes qui vivent la violence conjugale : il existe d’autres options. Renseignez-vous, obtenez du support, nous sommes plusieurs à pouvoir vous aider. Pour que la violence cesse enfin, une fois pour toutes.