Les féministes se mobilisent contre Wall Street

Les féministes se mobilisent contre Wall Street



Un article de Sandra Siagian publié sur IPS le 23 novembre 2011

NEW YORK, 23 novembre (IPS) - Des organisations féministes américaines annoncent le début d'une campagne de sensibilisation contre « l'économie immorale et contraire à l'éthique de Wall Street » à l'égard des femmes et des minorités ethniques. Elles espèrent ainsi fournir une touche féministe au mouvement Occupy Wall Street.

Le 25 novembre est la Journée internationale contre la violence perpétrée à l'égard des femmes. La plateforme Clear Action for/by Woman a décidé de rejoindre le mouvement de protestation Occupy Wall Street pour tenir un discours et organiser une marche du Battery Park à Zuccotti Park dans la ville de New York.

« Plusieurs organisations ont eu la même idée et nous avons donc décidé de lancer une campagne commune dans le cadre de la journée mondiale contre les violences faites aux femmes », explique Leilani Montes du groupe AF3IRM. « Ce n'est pas seulement un bon point de départ, mais aussi une grande opportunité pour les féministes de faire partie du mouvement d'occupation ».

« Je vois le mouvement Occupy comme une tentative visant à distinguer le rôle central des droits des femmes et des questions raciales dans le contexte d'une justice économique », a déclaré Farah Tanis, co-fondatrice et directrice du mouvement Black Women's Blueprint. « Notre campagne va renforcer la voix des femmes. C'est le résultat des années et des siècles de violence économique imposée aux femmes et aux minorités ethniques. »

Les chiffres officiels pour 2010 indiquent que l'écart économique entre hommes et femmes aux Etats-Unis est plus large que partout ailleurs dans le monde occidental. Une femme noire américaine gagne par exemple moins qu'un homme noir et moins qu'une femme blanche. Le salaire hebdomadaire moyen d'une femme noire est estimé à 605 dollars alors que celui de la femme blanche est de 695 dollars.

Soins de santé

Tanis décèle aussi des inégalités en matière de santé. « Une femme qui vit dans la pauvreté doit par exemple se débrouiller sans l'aide d'un gynécologue. Par conséquent, elle a un risque plus accru d'avoir un cancer du col de l'utérus. »

Tanis et Montes soutiennent le mouvement Occupy mais sont avant tout préoccupées par la violence et la discrimination en vigueur contre les femmes dans les manifestations. « Nous sommes unies derrière le message principal des 99 %, mais nous voulons faire en sorte qu'il y ait des endroits sûrs pour les femmes et les minorités ethniques », a déclaré Montes.