Déclaration de Michelle Bachelet, directrice exécutive d'ONU Femmes : Les médias sociaux véhicules de liberté et de justice

Déclaration de Michelle Bachelet, directrice exécutive d'ONU Femmes : Les médias sociaux véhicules de liberté et de justice

En cette Journée des Droits de l’homme, nous faisons la rétrospective d’une année marquée par des milliers de personnes qui sont descendues dans la rue pour mettre un terme à l’injustice, l’inégalité et la tyrannie et exiger que leurs droits et libertés fondamentaux soient reconnus. En 2011 nous avons été témoins de changements historiques majeurs. En masse, des femmes, des hommes et des jeunes se sont rassemblés pour exprimer leurs frustrations et leurs opinions. Ils ont cherché le confort de la camaraderie pour verbaliser leurs rêves et espoirs d’un avenir meilleur, et leurs idées se sont répandues grâce aux médias sociaux. Dans ce contexte, nous avons assisté à un changement dans la lutte pour l’obtention des droits fondamentaux auxquels tous les êtres humains ont le droit.

Alors que nous célébrons la Journée des Droits de l’homme, avec une attention particulière portée aux médias sociaux, nous en tirons une conclusion incontournable et exaltante. Plus nombreux que jamais sont les gens en mesure d’exercer leurs droits à la liberté d’information et d’expression, et ce grâce aux médias sociaux. Toute personne munie d’un téléphone portable ou d’une connexion internet a la possibilité de diffuser de l’information et des idées. Les idées véhiculées dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée il y a 63 ans, peuvent désormais être transmises à grande échelle et en un temps record.

Au Caire, à la suite du soulèvement initial de « Tahrir Square », j’ai été témoin du pouvoir des idées et des medias sociaux lorsque je me suis entretenue avec de jeunes femmes dirigeantes. En quête de justice, elles ont revendiqué la dignité et l’égalité de leurs droits. Elles ont demandé la mise en place d’un rôle égal pour les femmes dans la période de transition et dans le nouveau gouvernement. Alors que nous parlions, leur téléphone portable à la main, leurs opinions et réactions ont été amplifiées au delà de notre salle de conférence et partagées avec des personnes du monde entier.

A mon retour au Caire, au cours d’une rencontre avec de jeunes dirigeants de la région, le lancement historique de « l’Union des femmes égyptiennes », au sein de laquelle figurent près de 500 organisations non gouvernementales de femmes a été une inspiration. Elles ont mobilisé les femmes à voter lors de la récente élection. Le gouvernement découle de la volonté du peuple et de la démocratie et se trouve renforcé par l’égale participation des femmes et des hommes dans la prise de décision.

Aujourd’hui le rôle des femmes dans la paix et la démocratie est mis en exergue à Oslo, alors que trois femmes reçoivent le Prix Nobel de la paix: la présidente du Liberia, Ellen Johnson-Sirleaf, sa compatriote Leymah Gbowee etTawakkul Karman du Yemen. Ces trois femmes joignent leurs efforts à ceux et celles du monde entier qui, en dépit d’obstacles herculéens et au risque de mettre leur vie en péril, continuent leur lutte acharnée pour la paix, la démocratie et l’égalité des droits.

Le Prix Nobel de la paix de cette année adresse un message fort : le 21ème siècle est le moment pour la pleine participation des femmes à tous les niveaux de la société. C’est dans cette optique qu’ONU Femmes a été crée l’an dernier. Et nous poursuivrons nos efforts sans relâche, jusqu’à ce que les femmes et les filles du monde entier aient accès à des droits, opportunités et participation égaux. Nous soutenons la justice qui œuvre en faveur de toutes les femmes et les filles à travers le monde et sommes encouragés dans notre mission par les médias sociaux, véritables porte-parole de la liberté et de la justice pour toutes et pour tous.