Équité salariale au Nouveau-Brunswick : à quand des résultats?

Équité salariale au Nouveau-Brunswick : à quand des résultats?

Des Néo-Brunswickoises qui travaillent dans le secteur privé et la Coalition pour l’équité salariale du N.-B. unissent leur voix pour presser la ministre responsable de la Condition de la femme, Margaret-Ann Blaney, de rendre publics les résultats des évaluations d’équité salariale dans les secteurs de soutien à domicile, des services de garde, des résidences communautaires et des maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale.
 
Le gouvernement a commencé des programmes d’équité salariale avec ces groupes il y a déjà plusieurs années. Celui des éducatrices en garderie a débuté en 2007; ceux des employées de soutien à domicile et des maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale, en 2008 et celui des résidences communautaires, en 2009.
 
Les ajustements d’équité salariale étaient attendus en 2010.  Cependant, les employées n’ont toujours pas obtenus les résultats de ces programmes.
 
Des représentantes du personnel, des employeurs et du gouvernement ont participé à des comités qui ont préparé des descriptions d’emplois et évalué ces emplois afin de les comparer avec des emplois à prédominance masculine. Mais elles n’ont toujours pas été informées du niveau de salaire nécessaire pour atteindre l’équité salariale.
 
Vallie Stearns, présidente de la Coalition pour l’équité salariale du N.B., craint que les délais et l’atmosphère de secret n’indiquent l’intention du gouvernement de refuser de payer un salaire égal pour un travail de valeur égale aux groupes visés. « Si non, pourquoi le gouvernement cacherait-il cette information au personnel de ces groupes? »
 
Entre temps, la frustration monte chez les travailleuses concernées. Romana Sehic, employée d’une résidence communautaire, dit : « Le gouvernement veut que le personnel des résidences communautaires offre des services aux plus vulnérables de notre société mais ne reconnaît pas la valeur de l’étendue de services que nous offrons ».
 
Thérèse Duguay, travailleuse de soutien à domicile, affirme ne vouloir qu’une chose : « que le gouvernement cesse de tourner autour du pot et qu’il finalise les paiements d’équité salariale ».
 
Les employeurs aussi sont préoccupés par l’attitude du gouvernement.
 
Karen Martin, directrice générale d’un centre de services de garde de Fredericton, espère que le gouvernement agira bientôt. «  L’équité salariale aiderait à attirer et retenir des employées et donc, à assurer une qualité constante des services ».
 
Fiona Williams, directrice générale d’une maison d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale de deuxième étape, ajoute : « Nos organismes veulent payer leurs employées équitablement. Les salaires doivent refléter le travail qu’elles font. Ces employées aident des femmes et des enfants en crise faisant face à de grandes décisions. C’est un travail qui exige des compétences ».
 
Vallie Stearns conclut : « Si le gouvernement n’accorde pas les ajustements d’équité salariale aux trois groupes dans le prochain budget, cela prouvera que les mesures volontaires de marchent pas et qu’une loi est essentielle pour assurer le droit à l’équité salariale ».
 
Lorsqu’elle était ministre responsable de la Condition de la femme dans le gouvernement de Bernard Lord, Margaret-Ann Blaney avait adopté le Plan d’action sur l’écart salarial 2005-2010. Ce plan reposait sur des mesures volontaires. Il a été endossé par le gouvernement Graham. Le rapport final du Plan d’action sur l’écart salarial n’a jamais été déposé.  Cependant, la Coalition a constamment soutenu que des mesures volontaires ne fonctionneraient pas.
 
L’équité salariale est un salaire de valeur égale. Elle est atteinte lorsque les emplois à prédominance féminine sont payés autant que les emplois à prédominance masculine de même valeur.