Compressions dans les cégeps : la ministre est inconséquente !

Compressions dans les cégeps : la ministre est inconséquente !

Communiqué

MONTRÉAL, le 19 févr. 2012 /CNW Telbec/ - La ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), Line Beauchamp, doit mettre un terme aux compressions budgétaires dans le réseau collégial. « Les cégeps voient leur marge de manœuvre réduite et sont donc obligés de couper des services directs aux élèves, c'est mathématique. Notre analyse démontre que les coupes de cette année représentent plus de 14 % des sommes compressibles, c'est énorme ! », soutient Mario Beauchemin, président de la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ).

La ministre essaie de minimiser les impacts des coupes dans les cégeps en répétant que le réseau collégial a vu ses crédits augmentés cette année. Or, cette augmentation est bien en deçà de l'inflation et de la hausse des coûts de système. « La ministre doit arrêter de jouer au yoyo avec le financement des cégeps et annoncer clairement lors du prochain budget que la ronde de coupes est terminée ! », affirme Marie Racine, présidente de la Fédération du personnel de soutien de l'enseignement supérieur (FPSES-CSQ).

Résumé des compressions
Rappelons quelques chiffres au chapitre des compressions. Après une première coupe de 31 millions de dollars au printemps 2011, le Conseil du trésor a annoncé cet automne une deuxième série de coupes au montant de 19,5 millions pour un total de 50,5 millions pour 2011-2012. Si l'on se fie aux dires de la ministre, les cégeps devraient subir d'autres compressions de l'ordre de 30 millions en 2012 et de 30 millions en 2013, si bien que les coupes pour la période 2011-2013 s'élèveraient à 110 millions.

Lorsqu'on réalise que certaines dépenses sont incompressibles (allocations fixes, bâtiment, salaire des enseignants), on comprend l'impact important des compressions sur le budget potentiellement compressible des cégeps.
             
Impact des coupes budgétaires 2011-2012, cégeps
             
Coupes budgétaires                                               50,5 millions de dollars
Allocations compressibles                                     355,9 millions de dollars
Allocations non compressibles                             242,8 millions de dollars
Allocations conventionnées                                  957,8 millions de dollars
Ratio coupes/allocations compressibles            14,2 %
             
Impact d'éventuelles coupes budgétaires 2011-2013, cégeps
             
Coupes budgétaires                                               110,5 millions de dollars
Allocations compressibles                                     355,9 millions de dollars
Allocations non compressibles                             242,8 millions de dollars
Allocations conventionnées                                  957,8 millions de dollars
Ratio coupes/allocations compressibles            31 %

Comment est-il possible de couper, à terme, jusqu'à 31 % des allocations compressibles sans que cela affecte les services aux étudiants, comme le clame pourtant la ministre de l'Éducation, alors même que le financement du personnel professionnel et de soutien provient de ces allocations compressibles ? », s'interroge Bernard Bérubé, président de la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ). « Or, nos membres sont déjà à même de nous transmettre des exemples de coupes dans les services aux élèves. Qu'on pense aux départs ou aux congés non remplacés, à la diminution de l'emploi étudiant ou aux services au ralenti dans les centres d'aide, les exemples concrets provenant du milieu sont nombreux », ajoute le président.

Adéquation entre la formation et l'emploi, dites-vous ?
Comment le gouvernement Charest peut-il faire de l'adéquation entre la formation et l'emploi une priorité et ne pas permettre au réseau collégial d'exploiter son plein potentiel en formation continue ? Les prévisions d'Emploi-Québec laissent entrevoir des pénuries importantes de diplômés du collégial. « Depuis des années que les organisations syndicales, la Fédération des cégeps et le milieu de la recherche s'entendent pour réclamer des enveloppes ouvertes pour la formation continue au collégial. Pourtant, le MELS continue de faire la sourde oreille. Ça ne fait aucun sens », conclut Bernard Bérubé.