L'itinérance est un problème pour les femmes, déclare YWCA Canada

L'itinérance est un problème pour les femmes, déclare YWCA Canada

Le Bulletin de la Journée internationale de la femme documente l'itinérance des femmes au Canada
2012/03/13

YWCA Canada, le plus grand et le plus ancien fournisseur de services pour les femmes au pays, prévient qu'une réduction accrue des dépenses et des services gouvernementaux aurait pour effet de mettre les femmes et les filles encore plus à risque de se retrouver sans abri. L'organisme publie aujourd'hui son Bulletin de la Journée internationale de la femme, Lorsque rien ne vaut son chez-soi : un regard sur l'itinérance féminine au Canada, lequel dépeint le triste portrait de l'augmentation de l'itinérance chez les Canadiennes et explique les raisons pour lesquelles des femmes et des filles n'ont pas d'endroit sûr où habiter.

« Plus d'un siècle après la première Journée internationale de la femme, nous devons rapporter la réalité choquante et indéniable que l'itinérance est un problème chez les femmes, déclare la présidente-directrice générale de YWCA Canada. C'est un problème pour les femmes seules, pour les adolescentes, pour les femmes qui ont des enfants, pour les femmes des Premières nations. Dans les grandes villes canadiennes, de 25 à 30 % des personnes qui vivent dans la rue sont des femmes. Il est grand temps de sonner l'alarme. Lorsque les femmes et les filles sont sans abri, elles ne sont pas en sécurité. »

Entre le tiers et la moitié des jeunes sans abri dans les centres urbains sont des adolescentes. « Quelque 60 % des filles sans abri se sont fait agresser sexuellement, précise Ann Decter, directrice du plaidoyer et des politiques publiques à YWCA Canada. Les jeunes femmes qui s'enfuient de chez elle pour échapper à la violence se retrouvent avec les mêmes problèmes dans la rue, où elles deviennent la proie d'hommes plus âgés qui les exposent à la toxicomanie et à l'industrie du sexe en échange d'un endroit où dormir. Un niveau moindre d'aide sociale et la pénurie de logements pour les filles peuvent les entraîner dans un cycle long et dur. »

« Le pourcentage d'itinérance chez les femmes métisses, inuites et des Premières nations est alarmant, surtout chez celles qui ont vécu des traumatismes et de la violence qui ont causé des problèmes de santé mentale et de toxicomanie, fait remarquer Marlene Gorman, directrice générale de la YWCA de Sudbury. Les organismes de Sudbury travaillent ensemble à réduire et à renverser les incidences à long terme de l'itinérance. Des réductions dans le budget et les services seraient un grand pas dans la mauvaise direction. »

« Les prisons ne sont pas la réponse à l'itinérance, explique Kim Pate, directrice générale de l'Association canadienne des Sociétés Elizabeth Fry. Pourtant la justice pénale et les systèmes correctionnels sont de plus en plus la seule réponse qu'obtiennent les femmes, car les services sociaux et les systèmes de santé appauvris ne peuvent plus procurer de logement adéquat. »

YWCA Canada et l'Association canadienne des Sociétés Elizabeth Fry continuent de se concentrer sur l'itinérance actuelle des femmes et dirigeront conjointement le forum Étendre les horizons qui se tiendra sur la Colline parlementaire afin de discuter des changements possibles dans le climat actuel.

-> Consultez le bulletin (PDF)