Femmes Autochtones du Québec s’inquiète des impacts du projet de loi C-10 pour les femmes

Femmes Autochtones du Québec s’inquiète des impacts du projet de loi C-10 pour les femmes

Kahnawake, le 15 mars 2012 – Le projet de loi C-10, Loi sur la sécurité des rues et des communautés, adopté sous bâillon plus tôt cette semaine a reçu mardi le 13 mars 2012 la sanction royale consacrant son entrée en vigueur. Ce projet de loi conservateur regroupe neuf projets de loi couvrant divers aspects du Code criminel. Il prévoit entre autres l'imposition de peines minimales pour certaines infractions, limite le recours aux peines avec sursis et rend plus sévère la justice pénale pour les adolescents.

À l’instar de l’Association des Premières Nations du Canada, Femmes Autochtones du Québec (FAQ) s’inquiète des impacts de ce projet de loi C-10 sur nos communautés et surtout sur la criminalisation des femmes des Premières Nations. Nous déplorons à cet effet l’approche véhiculée par le projet de loi C-10 qui est basée sur la répression plutôt que sur la réhabilitation, ainsi que les coûts élevés de mise en œuvre que ces différentes mesures auront pour les communautés.

À l’heure actuelle, bien que les Autochtones ne représentent que 3.75% de la population canadienne, ces derniers sont surreprésentés au sein des prisons, formant 18% des prisonniers fédéraux. Pour les femmes autochtones cette situation est encore plus dramatique puisque qu’elles comptaient en 2004-2005 pour 30 % des détenues dans les établissements fédéraux. Le projet de loi C-10 risque donc d’envenimer la situation en forçant l’incarcération d’un plus grand nombre de personnes sous des peines minimum obligatoires.

« Il ne faut pas oublier notre lourd passé marqué par la colonisation, les pensionnats et la pauvreté qui doit être considéré lors de l'imposition d'une peine. Je ne crois donc pas que ce projet de loi C-10 va réellement améliorer la sécurité dans nos rues et nos communautés. Il va plutôt avoir un impact négatif sur nos jeunes, et nos femmes en les envoyant directement en prison alors que c’est de notre soutien dont ils ont besoin», souligne Michèle Audette, Présidente de Femmes Autochtones du Québec.