Baccalauréat obligatoire pour les infirmières - La grande majorité des membres de la FSQ-CSQ dit NON

Baccalauréat obligatoire pour les infirmières - La grande majorité des membres de la FSQ-CSQ dit NON

Communiqué

MONTRÉAL, le 27 avril 2012 /CNW Telbec/ - La grande majorité des infirmières membres de la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), désapprouve la volonté de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) de rendre la formation universitaire obligatoire au Québec à compter de 2014 pour les futures infirmières.

Telle est la principale conclusion qui ressort d'une consultation menée au cours des derniers mois par la FSQ-CSQ auprès de ses membres et portant sur la formation de la relève infirmière, dont les résultats ont été rendus publics aujourd'hui en conférence de presse.

Ainsi les résultats de la consultation démontrent que 78 % des infirmières interrogées s'opposent à ce que l'on exige, d'ici 5 ans, un diplôme universitaire pour toutes les nouvelles infirmières. La majorité des répondantes (66 %) ne croit pas que la tâche des infirmières se complexifiera d'ici 5 à 10 ans au point que les connaissances et les compétences acquises pour l'obtention d'un diplôme d'études collégiales ne suffiront plus.

Un diplôme universitaire jugé non nécessaire
Autre élément important : une grande majorité des infirmières est d'avis que l'acquisition d'expérience compte autant que le niveau du diplôme. À ce sujet, 81 % des infirmières considèrent que l'expérience acquise au travail suffit toujours ou la plupart du temps pour actualiser leurs compétences et leurs connaissances.
Dans cet esprit, les infirmières privilégient une bonification de la formation continue plutôt que l'imposition d'un baccalauréat pour assurer une mise à jour de leur formation. Elles sont 90 % de celles interrogées à soutenir qu'une formation continue est suffisante pour actualiser leurs connaissances et leurs compétences.

Des professionnelles reconnues
De même, 96 % des infirmières mentionnent que leurs connaissances et leurs compétences sont reconnues par les autres professionnels, alors que 78 % disent être invitées aux discussions de cas en équipe. De plus, 91 % d'entre elles précisent que leurs opinions cliniques de même que leur jugement sont pris en compte lors de ces discussions de cas.

La majorité (67 %) ne croit pas que leur profession serait davantage reconnue par les autres professionnels si elle exigeait un baccalauréat. Quant à la perception de la population, 82 % des infirmières ne pensent pas que leur profession serait davantage appréciée s'il y avait exigence du diplôme universitaire.

Un risque d'accentuation de la pénurie
Finalement, plusieurs infirmières interrogées considèrent que l'exigence d'un diplôme universitaire rendrait la profession moins attrayante auprès de la relève, ce qui risquerait d'accentuer la pénurie d'infirmières dans les établissements.

L'OIIQ invité à la prudence
À la lumière de ces résultats nettement contraires aux orientations de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, la présidente de la FSQ-CSQ, Mme Claire Montour, recommande à l'organisme de faire preuve d'une plus grande prudence avant d'aller de l'avant.

« Notre consultation confirme qu'il existe un fossé certain entre la position défendue par l'OIIQ, censée parler au nom des infirmières, et l'opinion réelle des infirmières dans les milieux. J'invite donc les dirigeantes de l'Ordre à faire preuve d'ouverture et à écouter ce que disent nos membres. La précipitation dans un dossier aussi délicat est très mauvaise conseillère, d'autant que l'imposition de la formation universitaire risquerait d'aggraver une pénurie d'infirmières qui serait dommageable pour tout le monde », laisse tomber Mme Montour.

Sensibilisation des ministres et de la population
La présidente de la FSQ-CSQ projette d'ailleurs de rencontrer, au cours des prochains jours, les principaux acteurs dans ce dossier afin de les informer des résultats de la consultation et de les dissuader d'appuyer la position de l'OIIQ. Parmi ces acteurs, se trouvent le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, ainsi que la ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, Line Beauchamp.

« Nous allons également faire une tournée dans certaines régions du Québec pour informer nos membres et sensibiliser la population sur le dossier. L'orientation que préconise l'OIIQ pourrait avoir des conséquences trop sérieuses pour restreindre le débat. Nous multiplierons donc les démarches d'information et de sensibilisation afin de permettre à nos membres et à la population de s'exprimer sur le sujet », conclut Mme Claire Montour, présidente de la FSQ-CSQ.