La discrimination envers les femmes persiste dans le monde entier et entrave le développement

La discrimination envers les femmes persiste dans le monde entier et entrave le développement

Communiqué

10 mai 2012, Washington DC - La discrimination légale et sociale envers les femmes demeure un obstacle majeur au développement économique dans les pays émergents et en développement, d’après la dernière édition de l’Index sur les Institutions Sociales et l’Égalité homme-femme (SIGI par ses sigles en anglais) de l’OCDE. Bien que les droits des femmes aient vu des améliorations dans certains pays, dans d’autres, les femmes ne sont toujours pas en mesure de contribuer pleinement à la vie économique et sociale.
 
« Malgré des avancées prometteuses dans certains domaines, la discrimination envers les femmes persiste dans le monde entier »  a dit M. Carlos Alvarez, Directeur Adjoint du Centre de développement de l’OCDE. « Les réformes légales, les incitations financières et la mobilisation des communautés sont cruciales pour rectifier cette discrimination sociale et cette injustice économique ».

Certaines formes de discrimination envers les femmes demeurent très répandues. Des 121 pays couverts par le SIGI 2012, 86 ont des pratiques ou des lois de succession discriminatoires. En moyenne dans ces pays, environ la moitié des femmes pensent que la violence conjugale est justifiée dans certains cas. Dans certains pays, comme le Niger ou le Mali, plus de la moitié des femmes âgées de 15 à 19 ans sont mariées. Un tel environnement est un obstacle de taille à l’éducation des femmes, à leur propre bien-être et au progrès de leurs pays. Les pays avec les niveaux de discrimination les plus élevés parmi ceux classés par le SIGI se trouvent en Afrique et au Moyen-Orient.

Depuis la publication du premier SIGI en 2009, des progrès ont mené à la réduction de la discrimination envers les femmes, même dans les régions les plus inégalitaires. Au Rwanda et en Afrique du Sud, par exemple, l’introduction de quotas politiques a mené à une plus ample représentation des femmes dans le domaine politique. L’Afrique du Sud et le Maroc se comptent parmi les pays où le statut légal et social des femmes s’est considérablement amélioré au cours des dernières années. L’Afrique du Sud a réalisé des réformes majeures du droit de succession, qui la distinguent des autres pays de la région. Au Maroc, les réformes du Code de la Famille ont octroyé aux femmes et aux hommes des droits égaux dans le mariage et le pays a introduit de surcroît des quotas pour accroître la représentation politique des femmes.

Les pays de l’Amérique latine et de l’Asie du Sud-est sont en général relativement bien placés dans le classement SIGI. Malgré ces résultats positifs, la mise en application des lois sur l’égalité hommes-femmes reste un défi en Amérique du Sud. Dans de nombreux pays d’Asie du Sud-est comme la Chine et le Vietnam, la préférence pour les fils au détriment des filles est un problème persistant et se note dans le nombre de femmes manquantes et les préférences liées à la fertilité.

Quelques données sur les tendances positives dans les pays analysés dans le SIGI 2012 :

  • En moyenne, le taux de mariage précoce a diminué de 21% en 2009 à 17% en 2012.
  • Le nombre de pays disposant d’une législation spécifique contre la violence conjugale a plus que doublé, passant de 21 en 2009 à 53 en 2012.
  • Dans 23 des 35 pays dans lesquels un problème de « femmes manquantes » avait été identifié en 2009, la situation s’est améliorée en 2012.
  • 29 pays ont des quotas pour promouvoir la participation des femmes en politique à la fois au niveau national et au niveau régional ou local.

… et sur les institutions qui entravent encore le potentiel des femmes et des filles :

  • L’autonomie reproductive des femmes reste limitée : en moyenne, 1 femme sur 5 n’a pas accès au planning familial.
  • Malgré de nouvelles lois, les attitudes perpétuent la violence contre les femmes ; environ 50% des femmes elles-mêmes pensent que la violence conjugale est justifiée dans certains cas.
  • Les femmes ne détiennent que 15% des titres fonciers, en moyenne, dans les pays où ces données sont disponibles.

Le SIGI mesure la discrimination sous-jacente contre les femmes à l’aide de 14 indicateurs, dont le mariage précoce, les violences faites aux femmes et les droits de propriété des femmes. Alors que d’autres mesures des inégalités hommes-femmes se concentrent sur les conséquences de la discrimination, comme les inégalités dans les salaires où l’éducation, le SIGI capture les institutions sociales discriminatoires, telles que les lois formelles et informelles ou les normes et pratiques sociales qui  mènent à ces inégalités entre hommes et femmes.

-> Consultez l'index (en anglais)

-> Consultez le classement par pays (en anglais)
-> Consultez les résultats par région (PDF, en anglais)