Avis régional sur les femmes et la pauvreté en Mauricie

Avis régional sur les femmes et la pauvreté en Mauricie

Source: 

Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie (TCMFM)

Communiqué

Trois-Rivières, le 18 mai 2012 – C’est dans le cadre d’une rencontre de l’Alliance régionale pour la solidarité et l’inclusion sociale en Mauricie, hier, que la Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie (TCMFM) a déposé et présenté un avis régional sur la question des femmes et de la pauvreté.

Par cet avis Sortir les femmes de la pauvreté, c’est agir pour la relève, la Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie (TCMFM) interpelle l'Alliance pour la solidarité et l’inclusion sociale en Mauricie afin de lui livrer son analyse et ses recommandations en matière de lutte contre la pauvreté. De plus, par cet avis, la TCMFM invite l’Alliance à utiliser l’analyse différenciée selon les sexes (ADS). Parce que les femmes sont particulièrement touchées par la pauvreté, l’ADS est un outil plus que pertinent lorsqu’il est question de plans d’actions régionaux et locaux pour la solidarité et l’inclusion sociale.
À la lecture de données socioéconomiques existantes, colligées entre autres par le Conseil du statut de la femme (CSF) et par le Centre de recherche sociale appliquée (CRSA), qui ont permis l’élaboration de cet avis, la TCMFM a pu dégager quelques faits saillants pour la région :

  • Les femmes vivent plus souvent seules, et l’écart se creuse davantage à mesure de leur vieillissement ;
  • Les femmes de la région sont moins scolarisées que les hommes et que l’ensemble des Québécoises et ce, pour toutes les catégories d’âges ;
  • Les filles sont de plus en plus décrocheuses et leur proportion est plus élevée que celle des jeunes Québécoises ;
  • Les femmes ont un accès plus restreint à l’emploi et occupent majoritairement des emplois traditionnellement féminins ;
  • Le revenu des femmes est encore inférieur à celui des hommes et davantage de femmes vivent sous le seuil de faible revenu ;
  • Conséquence : les femmes font face à des conditions de vie dégradées.


Malgré le fait que les femmes aient investi massivement le marché du travail depuis quarante ans, elles demeurent vulnérables devant la pauvreté et l'exclusion sociale, pendant leur vie active comme à leur retraite. Cette vulnérabilité fait obstacle à l'atteinte d'une réelle égalité entre les femmes et les hommes ainsi qu'à leur participation citoyenne. Sur la base des faits saillants qui précèdent, la Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie adresse huit recommandations à l'Alliance et ses partenaires.

  1. Prendre en compte la situation spécifique des femmes dans les plans d'action locaux et régionaux luttant contre la pauvreté et l'exclusion sociale afin d'agir pour la relève et le développement régional.
  2. Utiliser l'outil de l'analyse différenciée selon les sexes (ADS) à toutes les étapes d'un projet ou d'une démarche : élaboration, analyse, planification, mise en œuvre, suivi et évaluation. L'utilisation de l'ADS permet d'agir sur les causes et sur les effets de la pauvreté, qui ne sont pas les mêmes pour les femmes et pour les hommes.
  3. Tenir compte des cycles de vie des femmes, en s'appuyant sur des données ventilées selon le sexe ET la catégorie d'âge, afin de mieux cibler les interventions. Les femmes âgées de 55 à 64 ans sont particulièrement exposées à la précarité.
  4. Intégrer la TCMFM et ses membres locaux à titre de partenaires du développement social et régional, par exemple en siégeant respectivement au comité de coordination et aux comités territoriaux du Consortium en développement social de la Mauricie.
  5. Contrer le décrochage scolaire des filles, par exemple en appliquant l'ADS dans les projets de la Table régionale de l'éducation de la Mauricie (TREM).
  6. Soutenir l'intégration au marché du travail en adaptant les mesures de retour à l'emploi et aux études aux femmes exposées à la précarité de l'emploi et à l'irrégularité des revenus.
  7. Favoriser l'instauration de mesures de conciliation travail-famille en milieu de travail afin d'élargir l'accès des femmes au marché de l'emploi et de viser l'atteinte de l'égalité de fait entre les femmes et les hommes.
  8. Rappeler au gouvernement du Québec la nécessité de son engagement constant en faveur des personnes en situation de pauvreté afin que les actions locales et régionales atteignent leur pleine portée. Cet engagement concerne notamment l’assurance d’un revenu minimum suivant l’indice des prix à la consommation, l’attribution des fonds nécessaires à la création de logements sociaux et abordables et la préservation de l’accès universel aux soins de santé et aux médicaments ainsi qu'à l'éducation.

La TCMFM adresse ces recommandations avec la conviction que lorsque des femmes, des mères et des grands-mères sortent de la pauvreté, des enfants sortent aussi de la pauvreté. Et c'est l'ensemble de la région qui aura de meilleures chances de se développer.

La TCMFM est un regroupement régional féministe de défense collective des droits qui a pour mission de favoriser la concertation et d’agir sur les questions mettant en jeu les intérêts et les conditions de vie des femmes.