Il faut s’attaquer aux inégalités hommes-femmes pour stimuler la croissance, estime l’OCDE

Il faut s’attaquer aux inégalités hommes-femmes pour stimuler la croissance, estime l’OCDE

Communiqué

22/05/2012 - Lutter contre les obstacles à l’égalité des sexes en matière d’éducation, d’emploi et d’entrepreneuriat engendrerait de nouvelles sources de croissance économique et contribuerait à une meilleure utilisation des compétences de chacun, selon un nouveau rapport de l’OCDE.
 
Ce rapport, qui sera examiné par les Ministres présents à la Réunion ministérielle de l’OCDE se tenant cette semaine à Paris, analyse les causes des inégalités persistantes dans ce domaine, et préconise des mesures que les gouvernements pourraient prendre pour rééquilibrer la situation.
 
Pour le Secrétaire général de l’OCDE Angel Gurría, « Le défi d’une croissance à long terme solide, durable et bénéfique pour tous sera atteint si tout le monde est à bord. Donner aux hommes et aux femmes la possibilité d’apporter leur pierre à l’édifice à la maison comme au travail stimulera la croissance et le bien-être, et créera une société plus juste pour tous ».
Des progrès notables ont été effectués en matière d’éducation. La hausse du niveau d’études est responsable de la moitié de la croissance du PIB de la zone OCDE de ces 50 dernières années. Chaque année supplémentaire passée à étudier suscite une hausse moyenne de quelque 9 % du PIB par habitant, indique le rapport.
 
De nouveaux progrès seront indispensables si les pays veulent tirer meilleur parti de la contribution économique potentielle des femmes et ne pas gâcher les années d’investissement éducatif dont ont bénéficié les jeunes filles et jeunes femmes.
 
La prolongation de la scolarité d’un plus grand nombre de jeunes filles est aussi un enjeu essentiel pour les pays en développement. Rendre l’école plus sûre et financièrement abordable pour toutes les familles relancerait les taux d’inscription dans les régions en retard sur ce plan, à savoir notamment l’Afrique orientale, centrale et occidentale, et l’Asie du Sud.
 
Dans les pays de l’OCDE, près de 60 % des universitaires diplômés en 2009 étaient des femmes. Cependant, les hommes et les femmes continuent de diverger dans leurs choix de filière d’études et de carrière. Plus de 75 % des diplômés en sciences sanitaires et sociales sont des femmes, tandis que 70 % environ des diplômes décernés en sciences de l’ingénieur, en gestion de production et en sciences du bâtiment concernent des hommes. Il faut trouver de nouvelles façons d’inciter les femmes à étudier et à se projeter professionnellement dans les domaines à dominance masculine, qui offrent souvent de meilleures perspectives de carrière et de revenu.
 
Dans les pays de l’OCDE, les taux d’emploi des femmes sont inférieurs de 13 points de pourcentage à ceux des hommes. Les femmes sont aussi beaucoup plus susceptibles de travailler à temps partiel. Comme le souligne le rapport, un système élargi de garde des enfants et plus accessibles financièrement, ainsi que des conditions de travail plus flexibles, sont essentiels pour aider les parents à avoir une activité professionnelle rémunérée ou à y consacrer davantage de temps et travailler à plein temps.
 
Les écarts de rémunération restent par ailleurs obstinément élevés : en moyenne, les femmes travaillant dans la zone OCDE touchent 16 % de moins que les hommes, et les femmes les mieux rémunérées touchent 21 % de moins. Elles occupent moins du tiers des postes de direction, et 10 % seulement des sièges de conseils d’administration.
 
Grâce aux politiques qu’ils mènent et à l’exemple qu’ils donnent en assurant l’égalité des chances dans le secteur public, les gouvernements peuvent contribuer au changement. De leur côté, les entreprises devraient revoir leur culture et leurs habitudes de travail afin de donner à chacun la même chance de progresser et d’utiliser au mieux ses talents.

Pour aller plus loin, l’OCDE va développer des recommandations spécifiques et s’appuyer sur sa méthode bien établie d’examen par les pairs pour examiner et mesurer les progrés des cadres institutionnels, légaux et économiques afin d’assurer la parité dans l’éducation, l’emploi et l’entrepreunariat.

-> Consultez le rapport (PDF)