Coupures dans la santé des femmes : Femmes Autochtones du Québec est touchée.

Coupures dans la santé des femmes : Femmes Autochtones du Québec est touchée.

Communiqué

Kahnawake, le 23 mai 2012 – Femmes Autochtones du Québec subit aujourd’hui de plein fouet les coupures entreprises à Ottawa dans le domaine de la santé et des Premières nations. Arguant d’une réorientation de politiques conformément au Plan d’action économique de 2012 et privilégiant le financement de services de santé directs dans les communautés, la Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits nous a annoncé dans une lettre en date du 8 mai dernier qu’aucun financement ne sera disponible pour l’année prochaine pour Femmes Autochtones du Québec. En fait le financement de la recherche, le renforcement des capacités, l’établissement de partenariats et le réseautage sera extrêmement limité.
 
Cette nouvelle orientation a des conséquences graves pour Femmes Autochtones du Québec et pour les femmes autochtones de la province. En effet, cela résulte en la coupure du poste de la coordonnatrice VIH-Sida qui existait depuis 2003 au sein de l’Association. Cette coordonnatrice visitait les femmes vivant sur réserve et aussi hors réserve pour donner des formations sur le VIH-Sida et plus largement sur la santé sexuelle et reproductive afin de redonner un sens de saine sexualité à des femmes bien souvent victimes du legs des pensionnats sur la sexualité des autochtones.
 
« Ce programme connaissait un intérêt et une reconnaissance grandissante dans nos communautés. Les formations de notre coordonnatrice attiraient aussi des hommes et des jeunes, pour une approche encore plus holistique de la santé sexuelle et parer les violences sexuelles et le développement du VIH dans nos communautés. Notre coordonnatrice avait même été invitée à participer régulièrement à une émission de la SOCAM, une radio communautaire qui diffuse dans toutes les communautés innues et atikamekw», a rappelé Michèle Audette, présidente de Femmes Autochtones du Québec. 
 
Au-delà de cette coupure de poste, ce sont des milliers de femmes, mais aussi d’hommes, autochtones qui vont pâtir de ces coupures car la santé des femmes ne se trouve pas seulement dans l’accès à des soins de santé directs, encore faut-il qu’ils correspondent à la réalité des femmes, mais aussi dans le renforcement des capacités des femmes de prendre le contrôle sur leur vie sexuelle.  
 
Nous nous associons aux nombreuses organisations autochtones et non-autochtones œuvrant dans la santé et qui ont subi les coupes inconsidérées du gouvernement fédéral pour dénoncer une orientation utilitariste de la politique fédérale et demander votre appui, car la santé des uns est l’affaire de tous !