Des insulaires s’informent pour promouvoir les « communautés d’apprentissage » à l’Île-du-Prince-Édouard

Des insulaires s’informent pour promouvoir les « communautés d’apprentissage » à l’Île-du-Prince-Édouard

Communiqué

Sept représentants de l’Île au forum RESDAC au Québec
 
GATINEAU, Québec, le 10 juillet 2012 – Les sept participants de l’Île-du-Prince-Édouard au récent forum national du Réseau pour le développement de l’alphabétisme et des compétences (RESDAC), à Gatineau, Québec, s’accordent sur l’idée que tous les partenaires de l’Île doivent adopter le concept de « communauté d’apprentissage » pour appuyer les apprenants adultes dans leurs cheminements de vie et de carrière.
 
Comme les autres participants au Forum, certains délégués insulaires et représentant divers secteurs de la société ont été surpris d’apprendre que 42 pour cent des Canadiens en âge de travailler (soit de 16 à 65 ans) ont un niveau d’alphabétisme de 1 ou 2 selon l’échelle de l’Enquête internationale sur l’alphabétisation et les compétences des adultes (EIACA) qui compte 5 niveaux. Ce qui veut dire qu’ils ne peuvent lire, écrire et comprendre que des textes très simples. L’enquête révèle aussi que certaines régions et certains segments de la population canadienne affichent des taux d’alphabétisme plus faibles que d’autres. Par exemple, la proportion de la population de langue maternelle française qui a du mal à comprendre ce qu’elle lit s’établit à 56 pour cent, comparativement à 39 pour cent pour la population de langue maternelle anglaise.
 
Pourtant, les spécialistes considèrent que le niveau 3 (niveau nécessaire pour terminer des études secondaires et entrer au collège) est le niveau minimum pour répondre aux exigences d’une société et d’une économie fondées sur le savoir. Plus le niveau d’alphabétisme d’un individu est élevé, plus il sera apte à s’impliquer pleinement dans le développement et l’épanouissement de sa communauté. Le niveau d’alphabétisme a également un impact direct sur les taux d’emploi, sur les salaires et sur la santé. 
 
Les participants de l’Île sont de l’avis que tous les organismes communautaires et les employeurs devraient s’intéresser à cette problématique et investir des ressources dans l’amélioration du niveau d’alphabétisme et des compétences de la population acadienne et francophone. Au cours des prochaines semaines, les participants se rencontreront pour déterminer les suites à donner au Forum, comme de demander aux organismes francophones d’inclure dans leur plan d’action annuel un objectif visant justement la formation et l’apprentissage. Cette approche communautaire globale d’appui reflète bien le thème du Forum du RESDAC : « Communautés apprenantes : ensemble pour le développement de l’alphabétisme ! » 
 
Le RESDAC et les autres organismes qui travaillent dans le domaine du développement de l’alphabétisme et des compétences considèrent que les vraies communautés d’apprentissage nécessitent une participation active de cinq secteurs : civique ou de gouvernance, économique, des services publics, de l’éducation, et du bénévolat ou de l’action communautaire.
 
NOUVELLE APPROCHE
 
Colette Arsenault, présidente sortante nationale du RESDAC qui est également de l’Île, signale que l’approche traditionnelle qui consiste à inviter les personnes de niveaux 1 et 2 à suivre des cours traditionnels pour obtenir leur certificat d’équivalence à la 12e année ne fonctionne pas. De fait, moins de cinq pour cent de ces personnes prennent avantage de ce genre de cours. 
 
L’approche qui semble le mieux fonctionner est de déterminer sur une base individuelle les compétences déjà détenues par une personne pour ensuite l’appuyer dans l’obtention des compétences supplémentaires qu’il lui faudrait pour atteindre ses objectifs de carrière et de vie. Dans bien des cas, les personnes de niveaux 1 et 2 n’ont pas de bons souvenirs de l’école et ne sont intéressées que par des occasions d’apprentissage qui les touchent personnellement, comme le développement d’habiletés reliées à leur emploi ou à leur passe-temps.
 
On considère que le contact personnel ou par l’entremise de groupes d’intérêts est l’approche à favoriser pour rejoindre ces personnes. Les livreurs de formations doivent donc être davantage prêts à répondre aux besoins spécifiques des personnes apprenantes plutôt que d’espérer que celles-ci s’adaptent aux programmes existants.
 
Mme Arsenault est d’avis que le critère d’une 12e année pour obtenir bon nombre d’emplois « n’est pas réaliste ni justifiable parce que l’obtention de ce diplôme de l’école secondaire ne reflète aucunement les vraies compétences de travail que possède l’individu. »
 
Elle croit plutôt que les emplois devraient être accordés aux personnes en fonction de leurs compétences réelles. La majorité des adultes de niveaux 1 et 2 ont développé diverses compétences au cours de leur vie professionnelle, mais ils sont souvent, malgré les connaissances acquises, incapables d’avancer dans l’entreprise parce qu’ils n’ont pas complété leur 12e année.
 
Ces personnes, pour réussir davantage, n’auraient besoin que de quelques nouvelles compétences techniques plutôt que d’un long cursus en mathématiques, en grammaire ou en sciences.
 
Depuis 21 ans, le RESDAC – anciennement la Fédération canadienne pour l’alphabétisation en français (FCAF) – mobilise ses partenaires autour de stratégies visant à améliorer les niveaux d’alphabétisme et de compétences des adultes francophones du Canada.
 
Les délégués de l’Île au Forum 2012 représentaient le Collège Acadie Î.-P.-É., la Société éducative de l’Île-du-Prince-Édouard, le RDÉE Île-du-Prince-Édouard et la Chambre de commerce acadienne et francophone de l’Î.-P.-É., les adultes apprenants, le Centre de ressources familiales Cap enfants et le gouvernement provincial.