ONU Femmes se félicite de la première décision de la Cour pénale internationale sur les réparations pour les victimes

ONU Femmes se félicite de la première décision de la Cour pénale internationale sur les réparations pour les victimes

Une décision historique ouvre la voie au renforcement de l’accès des femmes à la justice pour les crimes liés aux conflits.
 
Nations Unies, New York— La Cour pénale internationale s’est prononcée cette semaine sur les principes applicables aux réparations pour les victimes dans l’affaire impliquant l’ancien commandant de la milice congolaise Thomas Lubanga. Cette décision montre que le droit international reconnaît de plus en plus la nécessité pour la justice de ne pas se limiter aux simples poursuites judiciaires et de se focaliser sur les auteurs, afin que le droit des victimes à obtenir réparations soit pris en compte sur un pied d’égalité.
 
C’est la première fois que la Cour pénale internationale prend une décision sur les réparations. ONU Femmes se félicite de l’utilisation de termes explicites et puissants sur l’inclusion des femmes et la prise en compte du genre.
 
La Directrice exécutive adjointe d’ONU Femmes, Lakshmi Puri, estime que cette décision instaure un précédent qui aura des conséquences sur les futures décisions des tribunaux.
 
« En tant que mécanisme judiciaire, les réparations sont d’importance particulière pour les femmes victimes de conflits » souligne Mme Puri. « Les réparations peuvent potentiellement assurer la reconnaissance des droits des femmes en tant que citoyennes égales, et être une reconnaissance du mal qu’on leur a fait. Elles peuvent également contribuer de manière concrète au rétablissement de la victime » indique-t-elle.
 
Dans le passé, les programmes de réparation ont eu tendance à marginaliser et à exclure les femmes, qui devraient pourtant en être les premières bénéficiaires. Les principes énoncés par la Cour pénale internationale dans le cas de Thomas Lubanga contribueront de manière décisive à surmonter certaines de ces lacunes, et favoriseront en particulier le renforcement de l’accès des femmes à la justice pour les crimes liés aux conflits. La décision note en particulier la nécessité d’accorder une attention spécifique aux besoins des survivantes de crimes sexuels et sexistes. Elle souligne également que la « parité hommes-femmes dans tous les aspects des réparations est un objectif important de la Cour ». Elle expose des recommandations novatrices pour surmonter les obstacles administratifs auxquels les femmes font face, tels que la possession de documents d’identification officiels.
 
Un grand nombre des recommandations détaillées par la Cour forment la base des propres efforts déployés par ONU Femmes pour appuyer et renforcer les programmes de réparations, et assurer que leur mise en œuvre bénéficie aux femmes.
 
ONU Femmes, en partenariat avec le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (OHCHR) est en cours de finalisation de directives sur les réparations à apporter aux survivantes de violence sexuelle liée aux conflits. Ces directives s’appuieront sur les importants principes établis par la Cour pénale internationale et comporteront des recommandations visant à les rendre opérationnels. ONU Femmes travaille également avec le Programme des Nations Unies pour le développement(PNUD) en vue de sensibiliser les praticiens du développement impliqués dans les processus judiciaires aux besoins des femmes. Ce partenariat vise aussi à appuyer l’application des réparations qui ont une incidence importante sur la vie des victimes, notamment celle des femmes et des filles.