Thèse « La violence scolaire féminine : un regard d'adolescentes »

Thèse « La violence scolaire féminine : un regard d'adolescentes »

Une thèse en sciences de l'éducation de Carmen Beatriz Torres Castro de l'Université De Bourgogne, 2012

Résumé

Cet article a pour but de présenter la violence scolaire féminine en tant que phénomène social d'actualité dans les établissements d'enseignement. L'analyse se fait grâce à l'interprétation du rôle des relations, des stéréotypes et des rôles de genre, qui se trouvent à la base des comportement agressif et de la violence chez les élèves adolescentes, qui ne trouvent une autre façon que de résoudre les conflits avec les pairs de manière réactive, parce qu'elles ne connaissent pas d'autre moyen de le faire ou bien parce que de cette façon, elles gagnent la reconnaissance de leurs pairs avec qui elles partagent l'espace scolaire. Les raisons d'un tel comportement doivent être analysées dans les espaces de relation tels que la famille, l'école et le quartier ; structures sociales qui jouent un rôle dans la dynamique culturelle. Ce phénomène place les acteurs éducatifs dans la perspective d'une recherche de mesures d'intervention et de prévention contre les manifestations de cette difficulté dans les écoles. Il est important, également, d'établir le rôle des enseignants et leur influence sur le climat scolaire. Cette influence négative empêche le progrès dans l'utilisation de stratégies pour la résolution pacifique des conflits, évitant ainsi les comportements violents des adolescents, qui est considérée dans cette recherche comme facilitateur de ce qu'on appelle la violence scolaire féminine. L'analyse du phénomène nécessite une approche épistémologique et phénoménologique, et puis, la mise en tension des comportements observés avec les théories existantes sur le genre, la violence domestique, l'école et la culture scolaire. Ce processus a permit l'établissement des catégories d'analyse appropriées à la recherche, grâce auxquelles s'établit la discussion et les étapes à suivre dans la recherche de mesures d'intervention et de prévention. La conception méthodologique utilisée prend en compte la recherche qualitative de type participative, ancrée dans les " Núcleos de Educación Social y la Prevención de las Violencias Difusas en Contextos Educativos, (NES)". Nous avons interrogé soixante et onze adolescentes âgées de 11 à 19 ans, de la sixième à la Terminale de cinq écoles publiques dans les quartiers de Santa Fe, Usme, Fontibón, Suba et Usaquen (Bogota - Colombie). Grâce à une stratégie de groupes de discussion (focus groups), les participantes ont exprimé les manifestations de la violence féminine dans différents contextes (sujet/famille, école, quartier)et étapes (rencontres/exploration, promenades, déplacements/transformations), tout en proposant des mesures de prévention et d'intervention pour le traitement du phénomène. L'analyse des résultats et la discussion rendent compte de la dynamique du phénomène, sa caractérisation et son impact sur l'environnement scolaire, afin de générer une réflexion en profondeur au sein des communautés scolaires, universitaires et scientifiques. Parmi les résultats obtenus sont présentés a)la possibilité que les participantes soient des vecteurs de coexistence au sein de leurs établissements scolaires en collaborant avec pour un renforcement du climat de l'établissement positif. b)Produire un historique sur la violence scolaire féminine afin d'identifier les différents étapes du phénomène, les facteurs générateurs de cette violence et les conséquences, de sorte que dans les écoles, la violence scolaire féminine soit reconnue comme un fait de société qui touche la vie quotidienne à l'école, de même que dans la vie des participantes et de leurs familles.

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