Recensement de la population de 2011 : caractéristiques linguistiques des Canadiens

Recensement de la population de 2011 : caractéristiques linguistiques des Canadiens

Plus de 200 langues ont été déclarées au Recensement de la population de 2011 comme langues parlées à la maison ou langues maternelles.

Un cinquième de la population du Canada, ce qui représente près de 6 630 000 personnes, parlait une langue autre que le français ou l'anglais à la maison en 2011, exclusivement ou conjointement avec le français ou l'anglais. Une analyse complète est accessible dans le rapport intitulé Caractéristiques linguistiques des Canadiens.

De ce total, 6 390 000 personnes parlaient une langue immigrante à la maison, plus de 213 000 personnes parlaient une langue autochtone, et près de 25 000 ont dit s'exprimer en langage gestuel.

Également de ce total, près du tiers ou 2 145 000 personnes ont déclaré que la seule langue qu'elles parlaient à la maison était une autre langue que le français ou l'anglais, c'est-à-dire une langue non officielle. Les deux tiers restants parlaient une langue non officielle conjointement avec le français ou l'anglais.

Les 2 145 000 personnes qui parlaient exclusivement une langue non officielle représentaient 6,5 % de la population, soit une proportion inchangée par rapport à 2006.

Au total, 58,0 % de la population ou 19 225 000 personnes parlaient uniquement l'anglais à la maison, tandis que 18,2 % ou 6 043 000 parlaient seulement le français. Ces deux proportions étaient en faible baisse par rapport à 2006.

L'utilisation de plusieurs langues à la maison a augmenté. En 2011, 11,5 % de la population a déclaré utiliser l'anglais et une autre langue que le français, en hausse par rapport à 9,1 % en 2006.

De même, 1,3 % de la population a déclaré utiliser le français et une autre langue que l'anglais en 2011, en hausse par rapport à 1,0 %. La plupart de ces personnes vivaient au Québec.

Langues immigrantes : huit groupes linguistiques affichent une croissance supérieure à 30 %

Les langues parlées à la maison affichant la plus forte croissance de 2006 à 2011 étaient principalement des langues asiatiques. La population qui a déclaré parler le tagalog, langue des Philippines, a augmenté de 64 %, ce qui constitue la plus forte croissance.

Près de 279 000 personnes ont déclaré parler le tagalog le plus souvent en 2011, en hausse par rapport à 170 000 il y a cinq ans.

Sept autres groupes linguistiques ont également crû de plus de 30 %. Il s'agit du mandarin (+50 %), de l'arabe (+47 %), de l'hindi (+44 %), des langues créoles (+42 %), du bengali (+40 %), du persan (+33 %) et de l'espagnol (+32 %).

Quatre langues ont enregistré un léger recul du nombre de personnes ayant déclaré les parler le plus souvent à la maison. Trois de ces langues, soit l'italien, le polonais et le grec, sont surtout parlées par les immigrants de longue date et leurs descendants.

La quatrième langue en baisse était le chinois, un phénomène qui s'explique en grande partie par un changement dans la façon dont le recensement fait état des langues chinoises. Pour la première fois, les langues chinoises sont analysées séparément dans le recensement. (Le terme « chinois », désigné « non déclaré ailleurs » ou « n.d.a. » dans le présent communiqué, regroupe les personnes qui ont déclaré « chinois » dans leur réponse à la question sur la langue parlée le plus souvent à la maison, sans préciser s'il s'agit du mandarin, du cantonais ou d'une autre langue chinoise.)

Les 10 principales langues immigrantes parlées le plus souvent à la maison en 2011 étaient les suivantes : le pendjabi, le chinois n.d.a., le cantonais, l'espagnol, le tagalog, l'arabe, le mandarin, l'italien, l'ourdou et l'allemand.

Plus grandes régions métropolitaines de recensement

Près de 9 Canadiens sur 10 qui ont déclaré parler une langue immigrante le plus souvent à la maison vivaient dans une région métropolitaine de recensement (RMR). La majorité (80 %) d'entre eux vivaient dans six RMR : Toronto, Montréal, Vancouver, Calgary, Edmonton et Ottawa–Gatineau.

À Toronto, 1 790 000 personnes ont déclaré parler une langue immigrante le plus souvent à la maison, ce qui représente 32,2 % de l'ensemble de la population et la plus forte proportion de toutes les RMR.

Parmi les personnes parlant une langue immigrante le plus souvent à la maison à Toronto, 35,4 % parlaient une des cinq langues suivantes : le cantonais (8,8 %), le pendjabi (8,0 %), le chinois n.d.a. (7,0 %), l'ourdou (5,9 %) et le tamoul (5,7 %).

À Montréal, 626 000 personnes, ce qui représente 16,5 % de l'ensemble de la population, ont dit parler une langue immigrante le plus souvent à la maison.

De ces personnes, 17,2 % parlaient l'arabe et 15,2 % parlaient l'espagnol. Parmi les autres langues figurent l'italien (8,1 %), le chinois n.d.a. (5,7 %) et les langues créoles (5,4 %). Ces cinq langues représentaient plus de 50 % des personnes ayant déclaré une langue immigrante comme principale langue parlée à la maison à Montréal.

À Vancouver, 712 000 personnes ou 31 % de la population ont déclaré parler une langue immigrante le plus souvent à la maison. De ces personnes, 17,7 % parlaient le pendjabi, suivi du cantonais (16,0 %), du chinois n.d.a. (12,2 %), du mandarin (11,8 %) et du tagalog (6,7 %). Ces cinq principales langues immigrantes parlées à la maison représentaient 64,4 % de l'ensemble de la population parlant une langue immigrante le plus souvent à la maison.

Une analyse supplémentaire se trouve dans l'article du Recensement en bref intitulé Les langues immigrantes au Canada.

Au Québec : hausse de la déclaration du français ou de l'anglais conjointement avec une langue non officielle comme langues parlées à la maison

Comme c'est le cas dans l'ensemble du Canada, on a observé une augmentation du nombre de personnes ayant déclaré parler plus d'une langue à la maison au Québec.

Le groupe qui a déclaré parler le français et une autre langue que l'anglais a enregistré la plus forte hausse. Sa proportion de la population du Québec a augmenté, pour passer de 3,8 % en 2006 à 5,0 % en 2011, tandis que la proportion ayant déclaré parler l'anglais et une autre langue que le français est passée de 2,5 % à 2,8 %.

Par ailleurs, la proportion de la population du Québec qui a dit parler seulement le français à la maison a connu un repli, passant de 75,1 % à 72,8 %, alors que la proportion ayant déclaré parler uniquement l'anglais est passée de 6,6 % à 6,2 %.

Environ 4 % de la population du Québec a déclaré parler seulement une langue non officielle en 2011, soit une proportion inchangée par rapport à 2006.

Près de 600 000 personnes ont déclaré parler le français et l'anglais à la maison en 2011. Ces personnes représentaient 7,6 % de la population du Québec, en hausse par rapport à 7,1 % en 2006.

Montréal : baisse de l'unilinguisme français ou anglais à la maison

Dans la RMR de Montréal, la proportion de la population ayant déclaré parler uniquement le français à la maison a poursuivi sa baisse amorcée en 2001. La proportion a diminué pour passer de 59,8 % en 2006 à 56,5 % en 2011.

Parallèlement, la part relative de la population de Montréal ayant déclaré parler seulement l'anglais à la maison est passée de 10,8 % à 9,9 %. La proportion ayant dit parler uniquement une langue non officielle est demeurée pratiquement inchangée, se situant à 7 %.

Cependant, les résidents de la RMR de Montréal étaient plus nombreux à avoir déclaré parler le français et une autre langue que l'anglais à la maison. En 2011, c'était le cas de 8,7 % de la population, en hausse par rapport à 5,2 % en 2001 et à 6,7 % en 2006. En 2011, plus de 329 000 personnes à Montréal ont dit parler le français et une autre langue que l'anglais, en hausse par rapport à 239 000 en 2006.

Toronto et Vancouver : baisse de l'utilisation exclusive de l'anglais à la maison

Dans les RMR de Toronto et de Vancouver, la proportion de la population ayant déclaré parler uniquement l'anglais à la maison a continué à se replier, poursuivant la baisse commencée en 2001.

À Toronto, la proportion a diminué, passant de 62,5 % en 2001 à 59,1 % en 2006 et à 55,0 % en 2011. À Vancouver, les proportions se situaient à 65,3 %, 62,0 % et 58,0 % respectivement.

Par ailleurs, la part relative de la population de Toronto ayant déclaré parler une autre langue que l'anglais ou le français en plus de l'anglais à la maison a augmenté, pour passer de 20,7 % en 2001 à 23,0 % en 2006 et à 27,6 % en 2011.

Les proportions correspondantes pour Vancouver se situaient à 17,8 %, 19,7 % et 24,0 % respectivement.

Bilinguisme français-anglais

En 2011, un peu plus de 5 795 000 personnes au Canada ont déclaré être en mesure de soutenir une conversation dans les deux langues officielles du Canada, en hausse de près de 350 000 par rapport à 2006. Ces personnes bilingues constituaient 17,5 % de l'ensemble de la population, soit une proportion pratiquement inchangée par rapport à 17,4 % en 2006.

L'augmentation de la population bilingue était principalement attribuable au nombre accru de Québécois ayant déclaré pouvoir soutenir une conversation en français et en anglais.

Le français au Canada

En 2011, près de 10 millions de personnes au Canada ont déclaré pouvoir soutenir une conversation en français, comparativement à moins de 9,6 millions en 2006. Toutefois, la proportion des personnes capables de parler le français s'est légèrement repliée pour atteindre 30,1 % en 2011, par rapport à 30,7 % il y a cinq ans.

De 1981 à 2011, la population canadienne a augmenté de près de 38 %. À titre comparatif, la population ayant déclaré pouvoir soutenir une conversation en français a crû de 30 %.

Au cours de la même période, la population ayant pour langue maternelle le français a augmenté de 16 %, tandis que la population ayant le français comme première langue officielle parlée a crû de 21 %.

Une analyse supplémentaire se trouve dans l'article du Recensement en bref intitulé Le français et la francophonie au Canada.

Langues autochtones

Le Recensement de 2011 a permis de dénombrer plus de 60 langues autochtones regroupées en 12 familles linguistiques distinctes, ce qui donne une idée de la diversité des langues autochtones au Canada.

Plus de 213 000 personnes ont déclaré une langue maternelle autochtone en 2011. Les langues cries, l'inuktitut et l'ojibwé étaient les trois langues maternelles autochtones déclarées le plus souvent.

De toutes les personnes au Canada qui ont déclaré une langue autochtone comme langue maternelle, les plus fortes proportions vivaient au Québec (20,9 %), au Manitoba (17,7 %) et en Saskatchewan (16,0 %).

Une analyse supplémentaire se trouve dans l'article du Recensement en bref intitulé Les langues autochtones au Canada.

-> Consultez le rapport Caractéristiques linguistiques des Canadiens