Homicide familial à Drummondville - À quand des ressources de supervision de droits d'accès?

Homicide familial à Drummondville - À quand des ressources de supervision de droits d'accès?

MONTRÉAL, le 4 déc. 2012 /CNW Telbec/ - Ces dernières semaines, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale a rencontré les cabinets de la ministre de la Famille, Madame Léger, et du ministre de la Santé et des Services sociaux, Monsieur Hébert, ainsi que Monsieur St-Arnaud, titulaire de la Justice, pour les presser de rendre accessibles des services de supervision de droits d'accès partout au Québec. « Le triple homicide survenu ce week-end près de Drummondville, la douleur dans laquelle se retrouve cette famille, nous rappelle cruellement la nécessité de services de supervision accessibles et de qualité» souligne Nathalie Villeneuve, présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale. « Le drame que vit actuellement cette famille n'est malheureusement pas le premier. Déjà en mars 2011, Yaneth Hernandez Constanza Gallego était poignardée à mort par son ex-conjoint sous les yeux de ses fillettes de 2 et 4 ans et d'une amie qui l'accompagnait, dans un stationnement aussi à Drummondville », rappelle-t-elle.

Une revendication de longue date, qui commande une réponse

Dès le début des années 2000, un comité interministériel analysait les besoins du Québec en matière de supervision des droits d'accès. Dix ans plus tard, l'émission Enquête, diffusée à Radio-Canada il y a un mois, traçait un portrait troublant de ces ressources qui, sans un financement et un encadrement adéquats, n'arrivent malheureusement pas à assumer le délicat mandat qui leur est confié. Dans certaines régions, Lanaudière et l'Abitibi-Témiscamingue, aucune ressource n'existe. Les juges de la Cour supérieure n'ont parfois d'autre choix que de confier la supervision à des membres de la famille ou tout simplement de permettre à des parents jugés inadéquats de voir leurs enfants sans supervision. Toutes ces situations ne finissent heureusement pas par un homicide, mais chaque semaine des femmes et enfants, qui ont fui la violence conjugale, craignent les menaces d'un homme, qui profite de ses droits d'accès pour continuer à menacer son ex-conjointe ou ses enfants. À l'instar du Regroupement, le Comité d'experts sur les homicides intrafamiliaux recommandait, il y a une dizaine de jours, de rendre accessibles ces services dans toutes les régions et de s'assurer du suivi des normes de qualité.

Combien de femmes et d'enfants devront continuer à vivre avec la peur au ventre, combien faudra-t-il encore de morts et de familles endeuillées pour que nous soyons entendues?