Revenu disponible des ménages : croissance modérée au Québec, mais forte en Abitibi-Témiscamingue, en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et à Montréal
Québec, le 18 décembre 2012 – Le revenu disponible des ménages par habitant progresse au Québec, en termes réels, de 0,7 % en 2011, soit un taux légèrement supérieur à celui de 2010 (+ 0,5 %). La hausse en 2011 s’explique par un accroissement plus rapide de la rémunération des salariés et du revenu net de la propriété. Au Canada, le taux de croissance du revenu disponible des ménages par habitant (+ 0,6 %) est légèrement inférieur à celui du Québec, en raison d’une augmentation plus lente des transferts en provenance des administrations publiques et une croissance plus rapide des impôts directs ainsi que de l'indice implicite des prix.
Parmi les provinces canadiennes, le Québec continue de se classer au neuvième rang avec un revenu disponible des ménages de 25 646 $ par habitant. Seule l’Île-du-Prince-Édouard fait moins bonne figure avec un revenu disponible de 23 879 $. Le retard historique du Québec par rapport à la moyenne canadienne est attribuable, d’une part, à la rémunération des salariés et au taux d’emploi qui sont moindres et, d’autre part, à la proportion plus importante du revenu consacrée à l’impôt direct et aux autres transferts des ménages aux administrations publiques. C’est ce qui ressort des données sur le revenu disponible des ménages mises à jour par l’Institut de la statistique du Québec et diffusées aujourd’hui sur son site Web.
Forte hausse en Abitibi-Témiscamingue
À l’échelle des régions administratives, la plus forte augmentation, en dollars courants, a été enregistrée en Abitibi-Témiscamingue (+ 5,3 %), stimulée, notamment, par l’accroissement des activités dans le secteur des mines. Avec le prix de l’or qui demeure élevé, les investissements aurifères et la production minérale dans la région ont atteint des niveaux sans précédent en 2011, ce qui a contribué, en partie, à rehausser la rémunération des salariés, principale composante du revenu disponible des ménages. Il importe de noter que depuis 2007, le revenu disponible des ménages de l’Abitibi-Témiscamingue augmente sans cesse à un rythme plus rapide que celui observé au Québec. Grâce à cette croissance soutenue, la région affiche pour la première fois le revenu disponible le plus élevé parmi les 17 régions administratives, soit 26 907 $ par habitant.
Outre l’Abitibi-Témiscamingue, quatre régions connaissent une croissance, en dollars courants, supérieure à la moyenne québécoise, à savoir la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (+ 4,1 %), Montréal (+ 3,8 %), Saguenay–Lac-Saint-Jean (+ 3,0 %) et le Nord-du-Québec (+ 2,7 %). En revanche, la région de la Mauricie est celle qui présente la plus faible progression du revenu disponible des ménages en 2011, sous l’effet conjugué d’une hausse modeste de la rémunération des salariés et la diminution du revenu des loyers. D’ailleurs, cette dernière région (22 664 $) continue de présenter, avec la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (21 857 $) et le Bas-Saint-Laurent (22 345 $), le revenu disponible le plus faible au Québec.
Régions métropolitaines de recensement (RMR) : Québec en tête, tout juste devant Montréal
En dépit d’une croissance modeste en 2010 et en 2011, la RMR de Québec devance pour une troisième année consécutive Montréal au chapitre du revenu disponible des ménages par habitant. En effet, celui-ci atteint 27 024 $ à Québec comparativement à 26 857 $ à Montréal. De leur côté, les RMR de Sherbrooke (23 822 $), de Trois-Rivières (24 141 $) et de Saguenay (24 422 $) continuent d’afficher un revenu disponible inférieur à la moyenne québécoise.
Les municipalités régionales de comté (MRC)
Les disparités de revenu entre les MRC demeurent relativement fortes. La MRC de Pontiac (18 853 $), située en Outaouais et dont l’économie est basée, entre autres, sur l’exploitation des ressources forestières, présente le plus faible revenu disponible des ménages par habitant. Ainsi, le revenu disponible des résidants de ce territoire est, en moyenne, deux fois moins élevé que pour ceux de Caniapiscau (37 562 $). Cette MRC de la Côte-Nord, dont l’économie repose essentiellement sur le secteur minier, affiche, de loin, le revenu disponible par habitant le plus élevé des territoires supralocaux.
Note méthodologique
Le Système de comptabilité nationale du Canada, dont sont issus plusieurs indicateurs macroéconomiques comme le revenu disponible des ménages, a fait l’objet d’une révision historique et conceptuelle majeure afin qu’il concorde avec les nouvelles normes internationales. Le revenu disponible se définit désormais comme la somme de tous les revenus reçus par les ménages résidant dans un territoire donné moins les transferts courants versés par ceux-ci à certains secteurs institutionnels. Plus précisément, il se compose de la rémunération des salariés, du revenu net des entreprises individuelles, du revenu des loyers des ménages et du revenu net de la propriété. À cela s’ajoutent les transferts courants que reçoivent les ménages des non-résidents, des institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) et des administrations publiques tels que les prestations d’assurance emploi, de la Sécurité de la vieillesse et de l’aide sociale moins les transferts courants que les ménages versent aux non-résidents, aux ISBLSM (les dons) ainsi qu’aux administrations publiques comme les impôts sur le revenu et les cotisations aux régimes d’assurance sociale. Le revenu disponible représente donc la part du revenu qui reste à la disposition des ménages pour la consommation finale de biens et de services ainsi que pour l’épargne.
-> Consultez le bulletin (PDF)