Plus facile de publier en anglais qu’en français?

Plus facile de publier en anglais qu’en français?

Un article de Émilie Corriveau du journal Le Devoir, 23 février 2013

Le milieu francophone ne bénéficie pas d’un système d’indexation systématique des publications scientifiques

Alors que partout à travers le monde, l’anglais s’impose comme la langue hégémonique de la science, doit-on craindre pour l’avenir de la recherche en français au Québec ? Il est sous tension, mais il est encore temps de considérer l’usage grandissant de l’anglais comme un appel à l’excellence pour les chercheurs francophones, répond Pierre Noreau, vice-recteur à l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) et professeur chercheur à l’Université de Montréal.

S’il est juste d’affirmer que dans le contexte actuel de la recherche scientifique, l’anglais ne cesse de gagner du terrain, il importe de préciser que son usage n’a pas la même prépondérance dans tous les domaines ni dans toutes ses fonctions.

Il faut d’abord distinguer les différents secteurs disciplinaires. Il y a des secteurs, le domaine des sciences de la nature, par exemple, où la publication se fait essentiellement en anglais. Dans ces secteurs-là, la proportion des publications francophones a diminué avec les années, souligne M. Noreau.

C’est ce que corrobore l’étude Le défi de former une relève scientifique d’expression française : l’usage du français et de l’anglais dans la formation universitaire aux cycles supérieurs au Québec, signée par Jennifer Dion, agente de recherche au Conseil supérieur de la langue française. D’après cette enquête, c’est dans les secteurs des sciences de la santé, du génie et de l’administration que la prédominance de l’anglais est la plus forte.

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