La Fédération d’alphabétisation du Nouveau-Brunswick pas étonnée du faible taux d’inscription au programme provincial d’aide aux prestataires de l’assurance-emploi

La Fédération d’alphabétisation du Nouveau-Brunswick pas étonnée du faible taux d’inscription au programme provincial d’aide aux prestataires de l’assurance-emploi

Bathurst, le 2 avril 2013 – Est-ce qu’une formation de cinq semaines peut réellement aider une personne qui a besoin d’acquérir des compétences à se trouver un emploi? Compte-tenu du nombre très limité d’inscriptions au programme du gouvernement du Nouveau-Brunswick pour venir en aide aux prestataires de l’assurance-emploi, la Fédération d’alphabétisation du Nouveau-Brunswick (FANB) croit que ses doutes à ce sujet sont fondés.

Le 30 mars, des médias dont l’Acadie Nouvelle rapportaient qu’à peine 100 prestataires de l’assurance-emploi ont profité du programme offert par Fredericton pour venir en aide financièrement aux prestataires pendant la période dite du trou noir. Il s’agit des cinq semaines entre la fin des prestations et le début de leur travail saisonnier.

Le gouvernement du Nouveau-Brunswick a lancé le 15 mars ce programme pour compenser l’élimination du projet pilote du gouvernement fédéral qui permettait de rallonger de cinq semaines la période de prestations. Pour y avoir accès, les candidats doivent suivre une formation pour améliorer leurs compétences professionnelles.

La FANB n’est pas surprise du peu d’intérêt des chômeurs envers cette initiative de Fredericton. Sans prendre part au débat sur la réforme de l’assurance-emploi, les responsables de l’organisme doutent que ce programme d’aide financière et de formation de courte durée contribuera à la mission de la Fédération, qui est de stimuler l’alphabétisation et l’apprentissage continu en compétences essentielles chez les adultes francophones du Nouveau-Brunswick.

Les résultats dévoilés semblent donc donner raison aux doutes émis par l’organisme, de conclure le directeur général, Patrick Jeune. Deux personnes sur trois chez les francophones dans la province ont des compétences très limitées en lecture selon la dernière enquête internationale sur l’alphabétisation et les compétences des adultes en 2003, d’ajouter le DG. Une situation qui ne se règle pas en quelques semaines.

C’était clair dans notre esprit que ce programme de formation ne fait pas l’affaire. Est-ce qu’en cinq semaines, on peut régler le sort de ces personnes qui n’ont pas les compétences de base en lecture, en écriture et en calcul?, de questionner le directeur général de la Fédération d’alphabétisation du Nouveau-Brunswick.

Les bénévoles responsables de la FANB sont pour la plupart des intervenants impliqués de près avec les personnes peu ou pas alphabétisées, dont plusieurs occupent des emplois saisonniers. M. Jeune affirme que plusieurs chômeurs qui sont dans cette situation et qui sont apprenants ont des compétences limitées qui pourraient faire en sorte de compromettre leur embauche dans d’autres secteurs d’activités que les leurs.

Comme plusieurs observateurs, Patrick Jeune craint que si ces employés doivent accepter un autre emploi, tel que le stipulent les nouveaux critères d’admissibilité à l’A-E, leur situation risque de s’aggraver s’ils acceptent des emplois qu’ils pourraient ensuite perdre et ainsi se rendre inadmissibles à ce programme. Conséquences qui fragiliseraient des personnes apprenantes au statut déjà précaire sur le plan économique, estime M. Jeune.

Le directeur Jeune dit aussi craindre qu’avec la situation du marché du travail dans plusieurs régions francophones de la province, des chômeurs devront aller voir ailleurs pour accéder à d’autres emplois. Une pratique qui pourrait causer des torts à l’économie des régions et causer de sérieux problèmes à plusieurs entreprises qui devront sans cesse former de nouveaux employés.