PISA 2009 – Expliquer l'écart entre les sexes en lecture à la lumière de l'engagement dans la lecture et des démarches d'apprentissage
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Le Conseil des ministres de l'Éducation (Canada) (CMEC) vient tout juste de publier un document de recherche qui fait appel aux données du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de 2009 pour cerner les facteurs contribuant à expliquer l'écart entre les sexes en lecture au Canada. Bien que les élèves du Canada comptent parmi les meilleurs lecteurs et lectrices au monde, les filles surpassent les garçons avec un écart qui correspond plus ou moins à une année complète de scolarisation.
Résumé
Bien que le Canada se soit toujours classé dans le premier quart lors des évaluations du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) en lecture et que les élèves du Canada fassent toujours partie des meilleurs lecteurs au monde, le programme relève un net écart entre les sexes. Les filles surpassent les garçons avec un écart qui correspond plus ou moins à la moitié d’un niveau de compétence en lecture, soit une année complète de scolarisation. Le présent document examine l’ensemble de données du PISA de 2009, dans le but de cerner les facteurs qui contribuent à expliquer l’écart entre les sexes au Canada.
Le document se divise en deux parties. La première partie présente un résumé des travaux de recherche disponibles sur les différences entre les sexes en littératie et sur les facteurs qui s’y rapportent. On prête une attention particulière aux différences sociocognitives entre les filles et les garçons, notamment aux habitudes de lecture et aux stratégies d’apprentissage, qui sont des facteurs susceptibles d’être améliorés au moyen de méthodes pédagogiques et de politiques éducatives appropriées. Les sections suivantes portent sur les données du PISA de 2009 relatives à l’engagement des élèves dans les activités liées à la lecture et aux démarches d’apprentissage. Nous présentons et examinons les résultats au Canada qui montrent que les filles (i) lisent des documents plus variés et prennent généralement plus de plaisir à lire, (ii) utilisent les stratégies de contrôle et de mémorisation plus souvent, et (iii) ont un plus haut niveau de conscience des stratégies métacognitives les plus efficaces que les garçons. La dernière section de la première partie traite du rôle de tous ces facteurs dans la variation du rendement en lecture, au moyen d’une série d’analyses de régression.
Dans la deuxième partie, nous analysons en détail les possibilités de combler l’écart entre les sexes, en appliquant la méthode d’Oaxaca et de Blinder. Nous fournissons pour commencer une définition et une justification de la méthode, puis nous présentons et décrivons différents modèles de régression. Les résultats indiquent, qu’à part le plaisir de la lecture, il y a deux stratégies de lecture qui présentent des contributions significatives importantes pour expliquer l’écart entre les sexes: le contrôle et la synthèse. Le contrôle est une stratégie cognitive mettant l’accent sur la compréhension de l’objectif d’une tâche et de ses concepts principaux, et la synthèse est une stratégie métacognitive traduisant un degré de conscience des façons les plus efficaces de condenser les informations. Les filles surpassent les garçons dans l’utilisation de ces stratégies im- portantes. L’autre résultat intéressant concerne la mémorisation, stratégie cognitive traduisant la fréquence à laquelle les élèves essaient de mémoriser le texte (sans mettre spécialement l’accent sur la compréhension). Il semble que la mémorisation, stratégie utilisée plus fréquemment par les filles que par les garçons, ait un effet négatif sur les scores en lecture. Ainsi, si les filles n’employaient pas cette technique si souvent, leur rende- ment en lecture serait encore plus élevé.
En conclusion, nous résumons les principaux constats du document et examinons également leurs implica-
tions pour les politiques.