L'ONU propose des quotas parlementaires pour garantir la participation politique des femmes

L'ONU propose des quotas parlementaires pour garantir la participation politique des femmes

La Sous-Secrétaire générale à l'appui à la consolidation de la paix, Judy Cheng-Hopkins. Photo: ONU/Cia Pak


La Sous-Secrétaire générale à l'appui à la consolidation de la paix, Judy Cheng-Hopkins. Photo: ONU/Cia Pak

26 septembre 2013 – Rappelant que l'autonomisation des femmes ne saurait être acquise sans leur pleine participation à la vie politique de leur pays, la Sous-Secrétaire générale à l'appui à la consolidation de la paix a proposé jeudi l'instauration de quotas réservant aux femmes 30% sièges dans les parlements.

« Les femmes ne sont pas seulement des victimes de la guerre, mais aussi mais une force motrice quotidienne dans toutes les phases des processus de paix », a affirmé Judy Cheng-Hopkins, lors d'une réunion de haut niveau sur l'émancipation économique des femmes au service de la consolidation de la paix, qui a eu lieu en marge du débat général de l'Assemblée générale.

Selon elle, les femmes ont un rôle concret et primordial à jouer dans l'édification des institutions politiques et la planification du redressement économique, qui justifie l'instauration temporaire de quotas leur réservant 30% des sièges au sein des parlements.

« De telles mesures ont fait leurs preuves, comme le démontre de manière éloquente l'exemple du Rwanda, où plus de la moitié des députées sont des femmes », a noté Mme Cheng-Hopkins en ajoutant que dans ce pays, elles étaient également 11 % à être propriétaires foncières.

Présente également lors des débats, la Directrice exécutive d'ONU-Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, a rappelé que la première priorité des femmes dans les situations d'après-conflits était la sécurité et la recherche des moyens permettant d'assurer la survie quotidienne.

Aussi a-t-elle lancé un appel à lever les entraves à l'émancipation des femmes, souvent contraintes d'accepter des emplois dangereux.

« Pourquoi n'ont-elles pas un meilleur accès au capital et aux emplois ? » s'est-elle interrogée, avant de plaider vigoureusement pour une participation active aux décisions qui sont prises lors du processus de redressement économique.

« La participation politique des femmes permet de faire baisser la corruption et accroit la transparence », a-t-elle affirmé, soulignant qu'elles étaient le meilleur atout pour garantir le succès des efforts de consolidation de la paix.

Le travail de l'ONU à l'appui des femmes dans les pays sortant de conflits découle de la résolution 1325 du Conseil de sécurité. Adoptée en 2000, ce texte appelle à mettre en œuvre de mesures pour mettre fin au traitement inhumain des femmes et des filles pendant les conflits, au déni de leurs droits et à leur exclusion des processus de prise décision.