Un rapport de Femmes autochtones du Québec envoyé au Rapporteur spécial sur les questions autochtones dénonce la politique de paternité non-déclarée

Un rapport de Femmes autochtones du Québec envoyé au Rapporteur spécial sur les questions autochtones dénonce la politique de paternité non-déclarée

Kahnawake, le 16 octobre 2013 - Femmes autochtones du Québec (FAQ) est heureuse des conclusions du Rapporteur spécial sur les questions autochtones concernant les femmes autochtones à l’occasion de sa visite au Canada. Non seulement, le Rapporteur spécial a rappelé au gouvernement du Canada l’urgence de mettre en place une commission d’enquête nationale sur la situation des femmes autochtones disparues et assassinées, mais il a aussi souligné le lien entre le système des pensionnats et la violence qui prévaut dans nos communautés et dont souffrent nos femmes et nos enfants.

« Les femmes disparues et assassinées dans la plus grande impunité ne sont que la pointe de l’iceberg des politiques d’assimilation à l’origine du système des pensionnats et qui prévalent encore de nos jours : le système de protection de la jeunesse ainsi que la politique obligeant les femmes à déclarer le nom du père continuent de détourner nos enfants de nos communautés », rappelle Viviane Michel, présidente de Femmes autochtones du Québec.

Dans le cadre de sa visite au Canada, FAQ a remis un mémoire sur la situation des femmes autochtones au Canada, touchant en particulier les différentes barrières juridiques et politiques mises en place compromettant la capacité des femmes autochtones à transmettre leur identité à leurs enfants. En effet, lorsqu’une femme autochtone ne souhaite pas révéler le nom du père de son enfant, celui-ci est considéré non-autochtone ce qui a des impacts sur la transmission de son statut à ses enfants et leurs droits à leur territoire. Cette problématique est réelle puisque en 2001, il était estimé que plus de 30% des enfants autochtones nés depuis 1985 n’avaient pas de père déclaré, soit un taux deux fois plus élevé que la moyenne nationale.

« Alors que l’on récompense justement le travail de jeunes militantes à l’étranger pour leur combat pour le droit à l’éducation des filles et les droits de la personne, nous rappelons que dans ce pays nos femmes meurent dans l’indifférence générale et des lois visent encore à entraver la transmission de nos savoirs en enlevant les enfants de nos communautés et en sous-finançant nos écoles », s’insurge Viviane Michel.

Femmes autochtones du Québec existe depuis 1974 et fait la promotion des droits des femmes autochtones et de leurs familles.

-> Consultez le mémoire (PDF, en anglais)
-> Consultez la communication remis Commission du statut de la femme de l'ONU sur la paternité non-déclaraée (PDF)