Cahier spécial « États généraux de l'action et l'analyse féministes »

Cahier spécial « États généraux de l'action et l'analyse féministes »

Un cahier spécial du journal Le Devoir, 26 octobre 2013

Le mouvement féministe est bien loin d’où il était il y a 50 ans, et même il y a 20 ans. Le Québec a changé, tout comme l’environnement dans lequel il évolue, ainsi que le visage de ses militantes féministes.

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Sommaire

Travailler aux racines des pratiques sociales pour continuer à progresser
Le mouvement féministe est bien loin d’où il était il y a 50 ans, et même il y a 20 ans. Le Québec a changé, tout comme l’environnement dans lequel il évolue, ainsi que le visage de ses militantes féministes. Tour d’horizon avec Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), et Délice Mugabo, une des porte-parole du Comité d’orientation des États généraux de l’action et de l’analyse féministes.

Démocratie en action - La visibilité comme arme politique
Si les idées féministes ont souvent eu de la difficulté à percer dans les médias de masse, les médias sociaux les font plus que jamais circuler dans l’espace public. Petit coup d’oeil sur l’impact de ces porte-voix numériques sur le mouvement.

L’enjeu n’est pas la seule démocratie représentative
Pour favoriser la présence et l’expression des femmes en politique, des personnes engagées dans les groupes de femmes proposent des réformes de notre système démocratique.

Pour une vision féministe de l'économie - Seule une économie alternative mettra fin aux abus
Parmi les nombreuses thématiques abordées par le Forum des États généraux de l’action et de l’analyse féministes, celle des questions touchant le travail, la pauvreté et le système économique en lien avec les enjeux écologiques, abordée avec une approche égalitaire, permet de poser les bases d’une nouvelle vision économique qui serait à la fois féministe, solidaire et écologique.

Charte des valeurs - «Qui suis-je pour déterminer quelle est la stratégie à avoir en tant que féministe?»
Selon des féministes qui interviendront aux États généraux de l’action et de l’analyse féministes, les Québécois ne devraient pas tenter d’imposer aux autres pays, ou à leurs propres concitoyens, une vision uniforme du féminisme. Cela aurait pour effet d’exclure certaines femmes, notamment celles qui sont issues de l’immigration. Ils devraient donc résister à ce discours « impérialiste », qui instrumentaliserait le féminisme pour justifier certains comportements racistes ou xénophobes.

Stéréotypes et représentations sociales - Y a-t-il place pour la différence?
Cantonnée dans son rôle de « séductrice » et pratiquement limitée à sa représentation blanche, hétérosexuelle, jeune et en bonne santé : le poids des stéréotypes pèse encore lourd sur la femme québécoise. C’est un des constats posés par le Comité d’orientation des États généraux du féminisme, qui a consacré une partie de ses réflexions aux stéréotypes, aux normes et aux représentations sociales.

Santé et bien-être - Toutes les femmes ne sont pas égales devant le système de santé
« En matière de santé, nous venons de loin », rappelle Lydya Assayag, directrice du Réseau québécois d’action pour la santé des femmes. La mise en place d’un système public, le droit à l’avortement, l’accès à la contraception ou encore les avancées sur la violence faite aux femmes sont autant de mesures qui ont donné aux femmes de précieux atouts en matière de santé et de liberté de choisir. Mais il reste encore à faire.

Femmes autochtones du Québec - Une entente se construit au nom de la justice, de la paix et de la non-discrimination
Après deux ans de réflexions, de rencontres et de travaux, les États généraux de l’action et de l’analyse féministes culmineront à la mi-novembre, lors de la tenue d’un grand forum à Montréal. Si la plupart des participantes seront des membres de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), les femmes autochtones, qui ne font pas partie de l’organisation, auront aussi voix au chapitre.

Histoire - «Il serait peut-être temps de passer à l’égalité entre les femmes»
Les femmes ne sont pas marginales, elles sont au centre de l’événement, affirme Micheline Dumont, historienne indignée, à propos de leur rôle dans le printemps québécois de 2012. Celle qui signe la préface d’un nouvel ouvrage collectif, intitulé Les femmes changent la lutte et publié aux Éditions du remue-ménage, rappelle inlassablement que les femmes sont dans l’histoire, ont une histoire et font l’histoire. Entretien.

Intersection des oppressions - Le mouvement féministe peut lui aussi reproduire des inégalités
Plusieurs statistiques commencent à être bien connues. Les femmes gagnent en moyenne 75 % du salaire des hommes même si elles représentent 58 % des étudiants dans les universités. Les femmes retraitées obtiennent 59 % des revenus des hommes et représentent 81 % des victimes de violence conjugale. Mais ces chiffres ne disent pas tout sur les femmes et sur les réalités très complexes et très diverses qu’elles vivent au quotidien. D’où ce nouveau paradigme qui tend à traverser le mouvement féministe, celui de l’intersection des oppressions.