L’augmentation de la participation en politique contribue à combler l’écart entre les hommes et les femmes en 2013

L’augmentation de la participation en politique contribue à combler l’écart entre les hommes et les femmes en 2013

  • The Global Gender Gap Report 2013 (Rapport mondial sur l’écart entre les genres) constate que 86 pays sur 133 ont pu combler l’écart entre 2012 et 2013, le progrès le plus marqué résultant de la participation politique ;
  • Sur le plan mondial, l’Islande enregistre le plus petit écart entre les genres, suivi de la Finlande, la Norvège et la Suède. La France est classée 45e ;
  • Les données indiquent que la légère amélioration de la parité homme/femmes masque l’émergence d’une double piste vers l’égalité économique dans de nombreux pays et régions ;
  • Vous pouvez télécharger l’intégralité du Rapport sur 136 pays, leur classement, vidéo et infographie

Genève (Suisse), le 25 octobre 2013 – Sur le plan mondial, l’écart entre les hommes et les femmes s’est légèrement rétréci en 2013 grâce à certaines améliorations ponctuelles sur le plan de l’égalité économique et de la participation à la vie politique, selon le Global Gender Gap Report 2013 qui paraît aujourd’hui.

La 8e édition annuelle du Rapport classe 136 pays en se basant sur leur capacité à combler l’écart entre les genres dans quatre secteurs clés : la santé et la survie, le niveau d’études, la participation à la vie politique et l’égalité économique. Parmi les 133 pays déjà étudiés en 2012, 86 ont réussi à améliorer leur situation en 2013. D’une façon générale, l’Islande est la mieux classée en termes d’égalité entre les sexes, ceci pour la 5 année de suite. Avec la Finlande (2e), la Norvège (3e) et la Suède (4e), l’Islande a réussi à combler les 80% de l’écart entre les genres. Parmi les 10 premiers pays, on trouve également les Philippines, qui pour la première fois se trouvent même parmi les 5 premiers, l’Irlande (6e), la Nouvelle Zélande (7e), le Danemark (8e), la Suisse (9e) et le Nicaragua (10e).

Par ailleurs, l’Allemagne est en tête des pays du G20 avec la 14e place, bien qu’elle ait reculé d’une place par rapport à 2012. On trouve ensuite l’Afrique du Sud (17e, recalée d’une place), le Royaume-Uni (18e, idem à 2012) et le Canada (20e, gagné d’une place). Les Etats-Unis se situent en 23e place, également recalé d’une place depuis 2012. Après l’Afrique du Sud, le 2e pays des BRICS est la Russie (61e), suivie par le Brésil (62e), la Chine (69e) et l’Inde (101e). En queue du classement on trouve le Tchad (134e), le Pakistan (135e) et le Yémen (136e).

Sur le plan mondial, le Rapport constate qu’en 2013, 96% de l’écart concernant la santé et la survie des sexes ont pu être comblés. C’est le seul des quatre secteurs dont l’écart s’était creusé depuis le lancement du Rapport en 2006. En termes d’éducation, l’écart mondial se situe à 93%, 25 pays ayant totalement comblé l’écart. L’écart en termes d’égalité économique et participation politique n’est comblé qu’à raison de 60% resp. 21%. Un certain avancement se fait cependant sentir dans ces domaines, la participation en politique ayant rattrapé près de 2% au cours de l’année dernière. Dans les pays en développement et dans les pays industrialisés la présence des femmes aux postes dirigeants de l’économie reste encore limitée, compte tenu du nombre de femmes bénéficiant d’une formation tertiaire.

En Europe, l’avancement pour combler l’écart existant entre les hommes et les femmes est polarisé dans les pays du Nord et de l’Ouest. On constate un contraste marqué par rapport aux pays du Sud et de l’Est. L’Espagne est en 30e place, son écart est comblé à 72%, la France est 45e (70% comblés), alors que l’Italie est en 71e place.

En Asie, ce sont les Philippines qui se sont le mieux classés, avant tout grâce aux domaines de la santé, de l’éducation et de la participation économique. La Chine se maintient à la même place que l’année précédente. L’Inde demeure le pays le plus faible des BRICS, tout en ayant gagné quatre places. Le Japon (105e) recule de quatre places malgré une certaine amélioration en termes de participation économique et d’opportunités. Dans la région, le Japon est suivi par la Corée du Sud (111e).

En Amérique Latine, c’est le Nicaragua qui est en tête des pays ayant pratiquement comblé l’écart entre les genres. Occupant la 10e place, il se situe parmi les dix premiers depuis deux ans, surtout grâce à un bon résultat sur le plan de la responsabilisation politique. Il est suivi par Cuba (15e) et l’Equateur (25e). Le Mexique avance de 16 places pour se hisser en 68e position, en raison de l’augmentation du nombre de femmes au parlement et à des postes professionnels. Le Brésil se maintient en 62 place malgré une légère amélioration de son score général.

La région du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord est la seule à ne pas avoir amélioré son classement général en 2013. Le pays arabe le mieux placé de la région ce sont les Emirats Arabes Unis (109e) où la parité est atteinte sur le secteur de l’éducation. Malgré cette performance, la plupart des pays de la région, y compris le Bahreïn (112e), le Qatar (115e) et d’autres n’exploitent toujours pas le retour potentiel de leurs investissements dans l’éducation des femmes et ne les font pas contribuer sur le plan politique et économique.

Plusieurs pays d’Afrique se situent relativement bien dans le Rapport ; parmi les 30 premiers on trouve le Lesotho (16e), l’Afrique du Sud (17e), le Burundi (22e) et le Mozambique (26e). Ceci est dû dans une grande mesure à la présence des femmes sur le marché de l’emploi. L’activité économique leur confère un accès à un revenu et leur permet de participer aux décisions économiques. Mais elles travaillent souvent dans les secteurs faiblement qualifiés et peu rémunérés.

L’indice révèle l’émergence de quatre grands groupes : le premier groupe est celui dont les pays ont investi dans la santé et l’éducation des femmes et qui en constatent les retombées en termes de participation en économie et en politique. Le deuxième groupe comprend les pays qui investissent également dans ces secteurs, sans pour autant exploiter les retombées de ce réservoir de compétences en raison de barrières sociales et institutionnelles. Dans le troisième groupe on trouve des pays où la parité hommes/femmes souffre encore d’un écart important en termes d’éducation et de santé, empêchant les femmes d’exploiter leur véritable potentiel alors qu’elles jouent un rôle important sur le marché du travail bien que ce soit à des postes faiblement qualifiés. Le dernier groupe inclut les pays où l’écart subsiste sur tous les plans : éducation, rôle économique, participation à la vie politique.

“Tous les pays doivent considérer différemment leur capital humain – y compris leur manière d’intégrer les femmes aux fonctions dirigeantes. Ce changement de mentalité et de la pratique ne saurait être un but d’avenir, c’est un impératif pour aujourd’hui,” dit Klaus Schwab, Fondateur et Président Exécutif du World Economic Forum.

“On constate deux pistes distinctes tant entre les différents pays qu’à l’intérieur des pays pour mener à la parité hommes/femmes sur le plan économique, l’éducation agissant comme un accélérateur. Dans les pays où ce type d’investissement fondamental est réalisé, l’intégration des femmes sur le marché du travail constitue l’étape suivante à surmonter. Les pays qui n’ont pas investi dans l’éducation des femmes, il est indispensable qu’ils se penchent sur la question qui est déterminante pour la vie des femmes et la force économique du pays,” dit Saadia Zahidi, co-auteur du Rapport et responsable du Programme « Women Leaders and Gender Parity ».

-> Consultez le rapport (PDF, en anglais)
-> Consultez l'infographie interactive (en anglais)
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