Étude « La représentation des femmes dans les manuels scolaires de Français »

Étude « La représentation des femmes dans les manuels scolaires de Français »

Introduction

Cette étude a pour ambition d’analyser la représentation des femmes et du féminin dans les manuels scolaires de Français des classes de seconde générales et professionnelles. Le manuel scolaire, comme support pédagogique et culturel expose les savoirs fondamentaux que les élèves doivent acquérir durant une année scolaire et occupe une fonction socialisatrice en diffusant des modèles sociaux, des normes et des valeurs. De ce fait, il s’agit également d’un outil éducatif clé pour développer un esprit critique et alimenter la réflexion des élèves sur le monde qui les entoure. Les recherches universitaires sur les manuels scolaires soulignent que ce support éducatif peut véhiculer un grand nombre de stéréotypes et représentations déséquilibrées, quelle que soit la discipline. Les précédentes études du Centre Hubertine Auclert concernant les manuels d’histoire et de mathématiques en témoignent1, les manuels ne sont pas exempts de stéréotypes de sexe et reproduisent l’invisibilité des femmes dans tous les domaines.

Le premier enjeu de cette étude est d’identifier quels sont les savoirs transmis aux élèves aujourd’hui par les manuels de Français. Quelle vision de la société transparaît ? Le Français est une discipline propice à l’analyse des rapports sociaux de sexe par l’étude des textes et images qui permettent d’interroger les élèves sur la place et le rôle réservés aux femmes à certaines époques. Les manuels de Français de seconde traitent de différentes époques selon les chapitres et la filière, qu’elle soit générale ou professionnelle. Ils présentent alors un panel d’œuvres littéraires et artistiques allant du XVIIe siècle au XXIe siècle. L’objectif est d’analyser les représentations des femmes et des hommes véhiculées par ces manuels.

Le second objectif est de questionner la place des femmes dans la production culturelle à toutes les époques. Ces dernières ont rencontré de nombreuses difficultés pour y accéder. L’Académie Française, institution créée en 1635 a participé à cette exclusion. La première femme qui y a été élue est l’auteure Marguerite Yourcenar, en 1980. A ce jour, seules six femmes y siègent sur trente-sept membres. Dans l’histoire de l’Académie Française, les femmes sont au nombre de huit à y avoir été élues. L’introduction d’un discours d’Hélène Carrère d’Encausse, élue en 1990 à l’Académie, est significative. Elle reprend les propos d’un universitaire : « Durant trois siècles et demi, l’Académie française a obstinément fermé ses portes aux femmes. De même que la monarchie française n’avait jamais accepté qu’une femme montât sur le trône, l’Académie créée à l’image de la monarchie n’a jamais voulu que des femmes contribuent au progrès de la langue nationale, du discours ou de la culture intellectuelle. ». Cette citation rappelle l’exclusion des femmes des champs littéraires et culturels alors même qu’elles y ont joué un rôle certain. Rôle, certes peu connu et enseigné, mais bien réel.

Qu’en est-il des manuels scolaires aujourd’hui ? Quelle place les femmes occupent-elles dans le corpus étudié ? Comment est représenté le féminin ? Quelle place dédiée au traitement de l’égalité entre les femmes et les hommes ? Cette étude s’est attachée à répondre à ces questionnements.

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