Un nouveau logiciel en ligne pourrait favoriser la persévérance scolaire au secondaire

Un nouveau logiciel en ligne pourrait favoriser la persévérance scolaire au secondaire

Montréal, le 27 novembre 2013 – Depuis une vingtaine d’années, le taux d’abandon des études secondaires est en constante diminution au Canada, atteignant un seuil de 7,8 pour cent en 2011‑2012. Or, malgré cette tendance encourageante, cinq provinces (à savoir le Québec, le Manitoba, l’Alberta, la Saskatchewan ainsi que Terre‑Neuve‑et‑Labrador) continuent de présenter un taux moyen de décrochage supérieur à la moyenne nationale. La performance du Québec à ce chapitre est particulièrement désolante : selon une enquête menée récemment par Léger pour le compte de la Fondation Lucie et André Chagnon, 25 pour cent des Québécois ne possèdent pas de diplôme d’études secondaires à l’âge de 20 ans.

Grâce à un nouvel outil en ligne conçu et développé à l’Université Concordia, l’avenir de l’éducation au Québec s’annonce un peu mieux. En effet, une équipe de chercheurs du Centre d’études sur l’apprentissage et la performance (CEAP) a récemment mis à niveau un logiciel en ligne qui facilite l’enseignement et l’apprentissage.

Le Portfolio électronique réflexif pour l’apprentissage des élèves, ou PERLE, cet outil bilingue permet l’autorégulation des apprentissages chez les élèves de tous les niveaux entre la maternelle et la fin du secondaire. Ses divers modules leur permettent de contrôler leur apprentissage et d’évaluer eux-mêmes leurs progrès et leurs comportements.

Les apprenants autodirigés définissent leur propre cadre d’apprentissage, ce qui est garant d’une meilleure réussite. En effet, ce type d’apprentissage actif permet aux élèves de se fixer des objectifs tout en surveillant et en contrôlant leur cognition, leur motivation et leur comportement. Ainsi, un outil en ligne comme le PERLE donne aux enseignants et aux élèves la possibilité de mieux connaître leurs forces et leurs faiblesses. Il leur propose également un ensemble de stratégies pour remédier aux difficultés d’apprentissage.

Les chercheurs du CEAP viennent de franchir une nouvelle étape en concevant une version du PERLE destinée aux apprenants adultes et aux enseignants. Cet outil aide déjà les maîtres à perfectionner leurs compétences professionnelles, comme l’indique une nouvelle étude cosignée par les chercheurs du CEAP Vivek Venkatesh, Philip Abrami, Ann-Louise Davidson, Eva  Bures, Anne Wade et Larysa Lysenko.

« Ce nouveau module du PERLE soutient les enseignants en formation initiale durant leur transition vers le statut de professionnels autonomes, affirme Ann‑Louise Davidson. Il leur permet de partager leurs plans de cours, de travailler à l’amélioration de leurs expériences en classe et d’apprendre les uns des autres. »

Les enseignants qui se servent du PERLE observent une évolution de leur pratique pédagogique qu’ils attribuent à l’étayage et au soutien fournis par le logiciel. « Hélas, les commissions scolaires ne manifestent pas autant d’intérêt qu’elles le pourraient », déplore la Pre Davidson. Si le CEAP collabore activement avec cinq d’entre elles, il peine à faire adopter son logiciel gratuit à l’échelle du Québec. Selon la chercheuse, deux facteurs expliquent cette situation : le faible degré de compétence technologique des enseignants et la faible compréhension de ce que signifie l’autorégulation dans la pratique.

« Les enseignants veulent adopter les nouvelles technologies pédagogiques, mais bon nombre d’entre eux ne possèdent pas les compétences technologiques nécessaires. Les commissions scolaires doivent leur donner la formation, le temps, le soutien et l’équipement dont ils ont besoin pour exercer leurs fonctions », poursuit la Pre Davidson.

« Par ailleurs, les enseignants doivent améliorer leur compréhension de l’autorégulation des apprentissages. Des études ont montré que les apprenants autodirigés réussissent mieux à l’école et ailleurs parce qu’ils sont convaincus que les occasions de relever des défis intellectuels, de s’exercer à apprendre, d’approfondir leurs connaissances sur un sujet et de consentir des efforts leur apporteront des résultats. Or, si cette attitude prévalait dans les salles de classe de tout le Québec, nous verrions le taux de persévérance scolaire au secondaire augmenter considérablement. »

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