Appel de propositions - Action concertée « Programme de recherche sur la pauvreté et l’exclusion sociale »

24 nov 2014

Appel de propositions - Action concertée « Programme de recherche sur la pauvreté et l’exclusion sociale »

Volets offerts : bourses postdoctorales, projets de recherche, synthèses des connaissances
NOUVEAUTÉ : ouverture chercheurs autonomes (conditions précisées dans le document)
Enveloppe totale : 791 000 $
Lettre d’intention : mercredi 14 janvier 2015 à 16 h
Demande de financement :  mercredi 1er avril 2015 à 16 h

La communauté scientifique est invitée à répondre à cet appel de propositions visant à améliorer les connaissances sur la pauvreté et l’exclusion sociale.

Les besoins prioritaires établis pour ce programme de recherche sont précisés dans le présent document et les demandeurs doivent s’y référer explicitement afin que leur proposition soit jugée pertinente.

Le développement de nouvelles connaissances devrait permettre à la fois :

  • de mieux comprendre les phénomènes de la pauvreté et de l’exclusion sociale et les dynamiques qui les génèrent dans toutes leurs complexités;
  • d’en évaluer correctement les répercussions pour les individus et pour les communautés, de même que pour l’ensemble de la société et de l’économie;
  • de participer au développement d’approches novatrices et durables pour améliorer les conditions de vie des individus et des communautés.

Dans chaque proposition, les chercheurs doivent s’assurer de maximiser les retombées des résultats de leur recherche en proposant et en établissant des conditions pour en favoriser le transfert et la vulgarisation auprès des milieux de la décision et de l’intervention concernés. Le cas échéant, il est suggéré d’établir en amont des collaborations avec des centres et organismes de soutien à la liaison et au transfert pour se donner des outils qui permettront de maximiser l’impact de ces retombées.

BESOINS DE RECHERCHE

Tous les besoins de recherche qui suivent sont directement en lien avec le but ultime du programme de recherche, soit l’amélioration des connaissances sur la pauvreté et l’exclusion sociale. Les propositions doivent être explicitement reliées à un ou plusieurs de ces besoins dans le formulaire. La numérotation est uniquement prévue à cette fin et ne vise pas à octroyer un ordre d’importance à l’une ou l’autre des priorités. Les chercheurs doivent indiquer clairement, dans le formulaire, le ou les besoins auxquels leur demande fait référence.

1. Inégalités socio-économiques et mobilité économique et sociale

De nombreuses zones doivent encore être explorées pour nous permettre de mieux comprendre le vaste sujet des inégalités socio-économiques et de la mobilité économique et sociale. En complément à l’étude des inégalités, quel est l’état actuel de l’« ascenseur  social » au Québec, qui a permis à des générations depuis la Révolution tranquille de gravir divers échelons de revenus (mobilité économique observable notamment à l’aide des transitions entre les déciles ou quintiles de revenus), échelons occupationnels (mobilité sociale, ascendante et descendante, observable notamment à l’aide des tables de mobilité)? Cet « ascenseur social », notamment à travers l’accès au système d’éducation, est-il toujours aussi performant, plus performant que jamais, moins performant qu’il ne l’a déjà été? À cet égard, comment la situation du Québec se compare-t-elle par rapport à celle des autres provinces et territoires, des États-Unis et des pays européens? Qu’est-ce que l’état actuel de l’ « ascenseur social » laisse présager pour l’avenir? Quelles mesures actuelles devraient être maintenues et quelles sont les nouvelles à envisager pour favoriser une plus grande mobilité économique et sociale ascendante?

2. Rôle et retombées de la formation continue face aux inégalités socio-économiques

Le rôle que joue la formation initiale dans la lutte aux inégalités socio-économiques et à la pauvreté et l’exclusion sociale est indéniable. Cette question a notamment été abordée sous l’angle des coûts économiques et sociaux liés à l’absence d’un premier diplôme ou d’une première formation qualifiante et à ses conséquences sur les individus.

Le rehaussement du niveau de formation initiale reste cependant possible par l’entremise de la participation des adultes aux différents services offerts en éducation des adultes et en formation continue tout au cours de leur vie (ex. dans les centres d’éducation des adultes, les centres de formation professionnelle, les services d’éducation des adultes à l’enseignement supérieur, en entreprise, en formation à distance à différents ordres d’enseignement, dans les organismes d’action communautaire autonome).

À cet égard, de quelles façons la participation des adultes à la formation continue contribue-telle à contrer les inégalités socioéconomiques et à favoriser une mobilité sociale et économique ascendante? Quels types de retombées individuelles, sociales et économiques engendrent-elles au Québec? Quels facteurs font varier la nature et l’ampleur de ces retombées? Est-ce, par exemple, le contexte socioéconomique? Les types, les lieux ou la nature des formations? Les acquis de l’adulte – ex. niveaux d’études et compétences en littératie – lors de l’entrée en formation continue?

Qu’en est-il si on compare la participation des adultes et ses retombées au Québec avec la situation des autres provinces et territoires et/ou avec d’autres pays (ex. États-Unis et pays européens)? Quels enseignements peut-on tirer de ces analyses pour soutenir les actions en matière de lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale?

3. Insécurité alimentaire

Portées par divers acteurs et réalisées dans différents milieux, plusieurs interventions existent au Québec pour favoriser la sécurité alimentaire ou réduire l’insécurité alimentaire. Ces actions peuvent toucher des déterminants individuels ou collectifs et viser différents objectifs comme apporter une aide d’urgence au manque de nourriture, favoriser l’autonomie alimentaire des personnes et des collectivités, promouvoir une alimentation saine ou agir sur le système alimentaire. Parmi toutes ces actions, il convient de cibler les plus efficaces pour réduire l’insécurité alimentaire et les inégalités sociales de santé qui y sont associées.

Cette priorité de recherche vise à répondre aux questions suivantes : Au Québec, quelles initiatives et quelles politiques publiques contribuent de façon majeure à la réduction de l’insécurité alimentaire et à l’atténuation de ses conséquences sur la santé des personnes? Comment y parviennent-elles et quels sont les conditions favorables et les obstacles rencontrés dans l’atteinte de ces objectifs? Les initiatives communautaires et privées, de même que les politiques publiques aux paliers central, régional ou local peuvent être étudiées afin de dégager la meilleure combinaison d’actions à privilégier dans le contexte québécois.

4. Logement de transition, quels impacts sur les usagers?

Depuis 1997, la SHQ a investi dans la réalisation de logements du Volet III du programme AccèsLogis Québec (ACL) et dans l’octroi d’une aide au paiement du loyer dans le cadre, notamment du projet Chez soi. Environ 60 % de ces logements réalisés sont de type transitoire avec services dont le financement est assuré, notamment par d’autres organismes. Ces logements visent à soutenir des citoyens ayant des besoins particuliers (ex. victimes de violence conjugale, personnes itinérantes, toxicomanes, etc.) dans une démarche de transition vers l’autonomie. Par la signature d’un contrat de vie, ces derniers s’e ngagent dans une démarche de prise en charge personnelle, de réorganisation de vie ou d’insertion sociale. Plusieurs de ces projets d’habitation communautaire, offrant ce type de logement sur une base temporaire, continuent de voir le jour sans en connaître les impacts sur ses clientèles et les enjeux qui peuvent en découler. Si l’aspect transitoire est perçu par certains usagers comme un incitatif à se remettre en mouvement, la fin de l’hébergement signifie-t-elle un retour à la pauvreté pour d’autres usagers? À long terme, quel est l’impact de la formule transitoire sur les usagers? Certaines formules conviennent-elles mieux à certains profils d’usagers?

5. Développement des connaissances liées à la mesure du phénomène de l’itinérance

Ce besoin est réservé au volet « synthèse des connaissances »

Un premier portrait des personnes en situation d’itinérance au Québec vient d’être complété par le ministère de la Santé et des Services sociaux avec l’aide de plusieurs collaborateurs. Il documente, à partir d’indicateurs provenant des ressources d’hébergement d’urgence en itinérance et d’autres ressources d’hébergement recevant des personnes en situation d’itinérance ou à risque de l'être, l’utilisation des lits d’urgence et des lits de transition ainsi que certaines caractéristiques des personnes qui utilisent ces ressources. Il documente  également certains déterminants structuraux de l’itinérance, soit le revenu, le logement, l’insécurité alimentaire et le réseau d’entraide, et ce, à partir de données administratives et d'enquête. Ceux-ci ont un lien étroit avec la pauvreté et l’exclusion sociale. Ce portrait constitue donc un outil précieux pour alimenter les travaux visant à assurer la surveillance du phénomène de l’itinérance, phénomène dont la mesure est complexe.

Ce besoin de recherche vise à bonifier les travaux réalisés dans le cadre du portrait de l’itinérance et d’apporter de nouvelles connaissances afin d’alimenter les travaux de surveillance de ce phénomène. Pour ce faire, à partir de la littérature existante et encomplémentarité avec les travaux menés dans le cadre du portrait de l’itinérance, quels sont les méthodes et les outils de collecte de données ainsi que les indicateurs utilisés pour mesurer le phénomène de l’itinérance et ses déterminants ? Quelles sont les pratiques novatrices en la matière, autant à l’échelle nationale qu’internationale, dont il serait pertinent de s’inspirer dans une perspective de surveillance ? De plus, comment les types d’itinérance et d’hébergements (itinérance chronique, cyclique, situationnelle, lits d’urgence, lits de transition, hébergement permanent) sont-ils définis dans les approches recensées ? Lorsqu’il est question des personnes à risque d'itinérance, quels sont les indicateurs qui ont été utilisés pour circonscrire cette réalité ? Enfin, comment ces éléments peuvent-ils être mis à profit pour la surveillance du phénomène de l’itinérance au Québec ?