Rapport du Groupe de travail sur le respect et l’égalité : mettre fin à la violence sexuelle à l’Université d’Ottawa
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Au début de 2014, deux incidents ont plongé l’Université d’Ottawa dans le débat entourant la violence sexuelle qui a touché de nombreux établissements d’enseignement postsecondaire ces dernières années. En février, des membres de l’équipe de hockey de l’Université d’Ottawa ont été impliqués dans un cas présumé d’agression sexuelle qui a abouti à la suspension du programme de hockey masculin pour la saison 2014-2015. Après cet incident, une conversation sur Facebook entre cinq étudiants qui avaient émis des commentaires dérogatoires et violents à caractère sexuel au sujet de la présidente de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FEUO) a été rendue publique.
En réponse, le recteur de l’Université, Allan Rock, a créé le Groupe de travail sur le respect et l’égalité ayant pour mandat de formuler des recommandations sur la manière de favoriser, sur le campus, une culture qui encourage les comportements respectueux, prévient la violence sexuelle et permet aux membres de la communauté d’apprendre et de travailler dans un environnement exempt de harcèlement et de violence sexuelle.
Sur une période de neuf mois, le Groupe de travail — qui se compose de membres du corps professoral, du personnel, de la population étudiante et de la communauté — a examiné différentes sources de recherches pertinentes et consulté des intervenants de l’ensemble de la communauté universitaire. Il a notamment :
- réalisé une enquête en ligne auprès des étudiants;
- tenu des consultations ouvertes;
- consulté les doyens, le Service des sports, le Service de santé et le Service du logement, le Bureau des droits de la personne, le Centre des droits étudiants, les administrateurs de haut niveau, les associations de professeurs, les syndicats universitaires ainsi que des spécialistes et organismes communautaires travaillant dans le domaine de la lutte contre la violence faite aux femmes;
- sollicité les commentaires des groupes de travail de trois autres universités canadiennes qui avaient été constitués afin d’examiner des questions semblables;
- demandé à une militante pour la justice sociale et éducatrice indépendante de rédiger un rapport sur les réactions des universités à la violence sexuelle sur le campus;
- examiné la littérature existante afin de repérer les pratiques exemplaires.
Les données recueillies ont permis de contextualiser et de mieux comprendre la violence sexuelle et ses répercussions, les défis particuliers qui se présentent généralement aux universités ainsi que le climat et les circonstances propres à l’Université d’Ottawa.
Compte tenu des leçons tirées des consultations, le Groupe de travail recommande que l’Université :
- crée une équipe d’intervention chargée de mettre en œuvreles recommandations formulées par le Groupe de travail;
- démontre l’engagement de la direction de l’Université à prévenir la violence sexuelleen faisant en sorte que tous les membres de la haute direction participent à un programme de sensibilisation avant l’automne 2015;
- adopte un énoncé explicite des valeurs afin d’exprimer clairement et de faire connaître la position de l’Université en matière de respect et d’égalité et d’intégrer cet énoncé au plan stratégique Destination 2020;
- adopte un nouveau règlement en matière de violence sexuelle et un protocole qui comblent les lacunes cernées des règlements 67 et 67a;
- prenne des dispositions pour qu’une formation sur le harcèlement et la violence sexuelle soit offerte à des groupes spécifiés;
- offre, en français et en anglais et à l’échelle du campus, un programme d’éducation destémoinsqui est dirigé conjointement par des membres de la population étudiante, du personnel et du corps professoral et qui se fonde sur Bringing in the Bystander, une initiative appuyée sur la recherche;
- collabore avec les organismes et les spécialistes communautaires afin d’offrir des services de soutien aux survivantes de la violence sexuelle ainsi que de la formation à la communauté universitaire;
- clarifie et fasse connaître le mandat et le rôle du Bureau des droits de la personne;
- recueille et rende publiques des données sur le nombre de plaintes de harcèlement, de violence sexuelle et de discrimination reçues par l’Université chaque année;
- approuve un examen des questions d’égalité entre les sexes au Service des sports et offre de la formation en matière de violence sexuelle pour les étudiants-athlèteset le personnel d’entraînement à temps plein;
- finance l’élaboration de nouveaux cours de premier cycle qui abordent la question de la violence sexuelle d’un point de vue interdisciplinaire.