Femmes toxicomanes : victimes silencieuses

19 nov 2015

Femmes toxicomanes : victimes silencieuses

Montréal, le 16 novembre 2015 – Dans le cadre de la 28e Semaine de prévention de la toxicomanie, qui se déroule du 15 au 21 novembre, Portage prête sa voix aux femmes pour attirer l’attention du public sur un enjeu mal connu, caché et silencieux : la toxicomanie chez les femmes. Ayant souvent été victimes d’abus, d’agressions ou de relations violentes, les femmes consomment davantage pour des raisons de nature émotionnelle et relationnelle. Discrimination, préjugés et stigmatisation de la femme, et encore plus de la mère, font en sorte que les femmes sont plus hésitantes à demander de l’aide lorsqu’elles souffrent de toxicomanie.

LES FEMMES DEMANDENT MOINS D’AIDE QUE LES HOMMES

« Le Rapport mondial sur les drogues 2015 de l’ONU fait état d’une réalité consternante : bien qu’un usager sur trois soit une femme, seulement un usager en traitement sur cinq est une femme. Cette situation doit changer et il en va de notre responsabilité de tout mettre en œuvre pour faciliter l’accès aux thérapies en réadaptation pour les femmes », a fait valoir M. Peter Howlett, président de Portage, organisme à but non lucratif qui exploite neuf centres de réadaptation en toxicomanie au Québec et deux autres centres dans le reste du Canada.

En plus du manque généralisé d’accès à des services de réadaptation adaptés, la pauvreté, la prostitution, les abus, la violence, la dépendance à des médicaments de prescription et la peur de perdre la garde de leurs enfants sont des obstacles auxquels les femmes sont confrontées, les décourageant à dévoiler leur dépendance. Cette réalité est d’autant plus criante pour les femmes autochtones.
 
Pourtant, il est reconnu que les femmes toxicomanes persévèrent davantage en traitement et complètent en plus grande proportion leur thérapie, lorsqu’elles ne se trouvent pas en groupes mixtes. Pour ces raisons, tous les programmes de Portage offrent des groupes sexospécifiques qui permettent, tant aux femmes qu’aux hommes, de se confier et de participer en toute confiance.

LE PROGRAMME MÈRE-ENFANTS : PLUS DE 1 300 HISTOIRES À SUCCÈS

En plus de cette préoccupation au cœur de ses programmes « généraux », Portage offre également aux mères aux prises avec une dépendance, et ce depuis plus de dix ans, un programme mère-enfant à Montréal. L’organisme a ainsi soutenu plus de 1 300 mères et leurs enfants dans le traitement de leur dépendance depuis sa création.
 
Pour ces femmes, la présence de leurs enfants sur les lieux de la thérapie est une motivation à poursuivre le programme. Les enfants, quand ils ne sont pas sous la responsabilité de leur mère, sont pris en charge par des éducatrices spécialisées qui voient à leur bien-être et les aident à accepter les conséquences pédagogiques et psychologiques de la toxicomanie de leur mère.
 
Une étude menée par Sogémap, firme d’évaluation de programme reconnue, démontre que la vie en communauté apprend aux enfants à mieux vivre avec les autres, à vulgariser leurs sentiments, à faire confiance aux gens et à gérer leurs émotions. Les enfants démontrent une amélioration nette au niveau de leur motricité globale et fine, de leurs aptitudes à résoudre des problèmes, ainsi que de leurs aptitudes individuelles et sociales suite à leur séjour chez Portage.

PORTAGE ACCOMPAGNE SES FINISSANTES AU-DELÀ DE LEUR THÉRAPIE EN RÉADAPTATION

En plus de la thérapie offerte dans ses centres, Portage propose des services de réinsertion sociale et de suivi post-résidentiel à ses finissants : les Habitations communautaires Portage inc. et le Mouvement pour l’intégration et la rétention en emploi (MIRE). Ces deux programmes sont conçus pour aider les usagers dans l'application des compétences acquises au cours de la thérapie en résidence et offrent le soutien essentiel durant la période la plus vulnérable de la thérapie : être capable de résister aux influences négatives et faire face au stress et à la discipline de la vie courante.

PORTAGE RÉCLAME PLUS D’AIDE POUR LES FEMMES

Force est de constater que pour donner le courage aux femmes d’avoir recours à la thérapie, il faut réduire leur sentiment de culpabilité et de honte rattaché à leur dépendance. Chez Portage, les femmes bénéficient non seulement de thérapies adaptées à leurs besoins spécifiques, mais lorsqu’elles sont mères, elles peuvent aussi conserver la garde de leur enfant. L’esprit plus tranquille, elles peuvent vaincre la toxicomanie avec le soutien de leur famille et des intervenants sur place, et ce, dans un environnement sécuritaire.
 
« Ce n’est pas parce qu’on ne les voit pas et qu’on ne les entend pas que les femmes toxicomanes n’ont pas besoin de notre aide », rappelle M. Howlett. « Comme société, il nous faut tendre la main à ces victimes silencieuses pour les aider à s’en sortir. Portage invite les femmes aux prises avec des problèmes de dépendance, leur famille et la société en général à briser le silence », conclut le président de Portage.

À PROPOS DE PORTAGE

Depuis près de 45 ans, Portage a aidé des milliers de toxicomanes à vaincre leur dépendance. L’organisme offre une multitude de services adaptés aux besoins de ses résidents adultes, adolescents, mères toxicomanes avec jeunes enfants, toxicomanes enceintes et toxicomanes souffrant de problèmes de santé mentale. Les programmes de réadaptation de Portage offrent gratuitement des services reconnus et certifiés par Agrément Canada avec mention d’honneur. Portage gère plusieurs centres de traitement de la toxicomanie au Québec : à Montréal, Prévost (Laurentides), Québec et à Saint- Malachie (Chaudière-Appalaches). Deux autres établissements desservent les populations de l’Ontario et du Canada Atlantique.

Pour de plus amples renseignements, visitez www.portage.ca.