Dire l’abus sans mâcher ses mots

15 jan 2016

Dire l’abus sans mâcher ses mots

Des artistes dénoncent l’injustice vécue par les femmes autochtones dans la vigile poétique « Paroles fauves » à la librairie Le Port de tête

Que raconter, que chanter, que dire pour exprimer ce qui paraît d’abord indicible ? En hommage aux femmes autochtones disparues ou assassinées, pour s’indigner des violences autant que pour apaiser les sentiments, une quinzaine d’artistes canadiens, autochtones et non autochtones, se réunissent dans une vigile poétique spontanée, devant public. Dialogues.

Il suffit parfois de le dire en des mots forts et sentis pour que s’amorce un changement — un vrai. En rassemblant, sous la forme d’un micro ouvert, des artistes et des citoyens autour de l’injustice vécue par les femmes autochtones au pays, Paroles fauves veut faire du mutisme, du choc peut-être, le point de départ d’une réconciliation faite, elle, de parole. Une parole libre et sauvage qui ne mâche pas ses mots.
 
C’est après le fracassant reportage d’Enquête sur les abus commis à Val-d’Or que la journaliste de CBC North, Caroline Nepton-Hotte, a senti qu’un espace de rencontre et de discussion était nécessaire.
 
Non seulement pour ceux qui traversent ou sont témoins de terribles histoires, mais aussi pour ceux qui assistent, impuissants, à l’inquiétant battage médiatique. « J’ai eu l’impression d’être bien loin de tout ça. Je fais des reportages, j’en parle, mais qu’est-ce que je fais, moi ? lance la journaliste, aussi co-organisatrice de la vigile poétique. Il y a plein de gens qui doivent se poser la même question. »

[...]

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