Les Olympe de Gouges : sœurs trouvées

22 fév 2016

Les Olympe de Gouges : sœurs trouvées

Que faire pour que les filles cultivent leur confiance en elles-mêmes, plutôt que le dénigrement de soi et des autres? Julie Sirois a répondu à cette question par la création d’une communauté originale : Les Olympe de Gouges.

C’est dans l’école secondaire où elle travaille, à Pincourt, que Julie Sirois, technicienne en éducation spécialisée depuis 23 ans, a pensé créer un groupe de soutien aux jeunes filles. Cette native d’Amqui a vu le climat des milieux scolaires (le sien, mais d’autres aussi) se dégrader, et l’intimidation s’imposer comme un mode de communication quasi quotidien.

La nouvelle bête noire

Après la mort de la jeune Gabrielle Dufresne-Élie, 17 ans, tuée par son petit ami en 2014, une onde de choc a parcouru la société québécoise et braqué le projecteur sur la violence amoureuse entre jeunes et l’intimidation.

Le monde politique s’est aussi mis de la partie et a lancé en novembre 2015 un plan d’action au titre évocateur : Ensemble contre l’intimidation, une responsabilité partagée. Plusieurs ministères, dont ceux de la Famille, de la Justice et de l’Éducation, sont concernés par ce plan d’action. L’intimidation étant définie par la Loi sur l’instruction publique, les milieux scolaires y sont sensibles.

Voilà donc une notion très large. De façon générale, elle désigne des insultes et des comportements qui humilient, blessent et diminuent autrui, et ce à répétition. Et l’adolescence est un moment de la vie où plusieurs jeunes découvrent l’intimidation, la combattent ou, malheureusement, la subissent.

Pas outillées pour prendre leur place

Mais, croit Julie Sirois, on n’est pas obligé de s’y résigner. Cette maman de deux garçons s’indigne du climat dans lequel les jeunes élèves évoluent, qu’elle juge agressif et violent. Plutôt que de se lamenter et de ressasser les mêmes complaintes, elle s’est relevé les manches. Sa fibre féministe l’a menée à poser un diagnostic à propos des élèves, en majorité des filles, qui venaient la voir en consultation, à l’école secondaire où elle travaille.

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