Tunisie : les ouvrières du textile décidées à faire valoir leurs droits

7 mar 2016

Tunisie : les ouvrières du textile décidées à faire valoir leurs droits

Des ouvrières qui portent plainte contre leur ancien employeur belge. D’autres qui se regroupent en autogestion pour maintenir leur usine en activité. Dans l’industrie textile, pilier de l’économie tunisienne, mise à mal par les soubresauts sociaux et politiques, les ouvrières, galvanisées par la révolution, sont décidées à se battre. Une bonne nouvelle en arrière plan des "fashion weeks" qui se succèdent en cette fin d'hiver 2016, à Paris et ailleurs.

Si les ouvrières tunisiennes du textile cousent pour les enseignes internationales, peu d’entre elles peuvent s’offrir ces vêtements. La confection textile a beau représenter une part importante de l’industrie, la concurrence s’y fait aussi au dépend des employés et de leur salaires. En 2013 une entreprise de textile belge a fermé mettant en chômage 2500 personnes. Plus de 300 se sont regroupées pour porter plainte. Une affaire qui illustre bien les non-sens et la précarité du monde du textile.

En Tunisie, les fripes sont une institution. On y va en famille, entre amis ou seul, pour trouver des vêtements de seconde main. La fouille est rythmée par les voix fortes des vendeurs qui haranguent les acheteurs : "Dinar! Dinar! Alfïne!" Un ou deux dinars, cinquante centimes et un euro.
 
Si les adultes cherchent plutôt un vêtement fonctionnel à un prix économique, les jeunes préfèrent les marques de prêt à porter internationales. C'est que peu de grandes enseignes ont pignon sur rue en Tunisie et que les prix sont exorbitants, par rapport au salaire moyen.

Pourtant certains de ces vêtements ont parfois été confectionnés en Tunisie, avant d'être envoyés en Europe, puis vendus dans des grandes enseignes pour enfin revenir sur les étals des fripes tunisiennes.
 
En Tunisie, en 2014, le secteur du textile et de la confection constituait le tiers des entreprises industrielles du pays, soit 34% des emplois de l'industrie manufacturière, selon l'Agence de la Promotion de l'Industrie et de l'Innovation.
La région de Monastir (à 162 kms au Sud de Tunis), sur la côté ouest du pays, rassemble un quart des industries du secteur. C'était le cas de plusieurs filiales d'un groupe textile belge, JBG, qui a fermé en 2013, mettant au chômage prés de 2500 employés.

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