Réactions sur le budget du gouvernement du Québec

21 mar 2016

Réactions sur le budget du gouvernement du Québec

La FFQ souhaite réagir à chaud au budget déposé hier pour le gouvernement du Québec. Le ministre Leitao affirme que nous ne sommes pas en période d’austérité, pourtant la lecture que nous faisons de ce budget nous dit le contraire. Nous persistons et nous soulignons, que tant que le gouvernement n’analysera pas d’abord les mesures budgétaires et fiscales en utilisant une analyse différenciée selon les sexes, permettant d’évaluer les effets de ces mesures sur les droits des femmes à l’égalité et la justice, il perpétuera et renforcera les inégalités entre les hommes et les femmes, et entre les femmes elles-mêmes.

Le budget du gouvernement, c’est :

  • Trop peu d’investissements dans le système d’éducation (3%) et le système de santé et services sociaux (2%) afin de rétablir les dommages causés par l’austérité. Les femmes sont nombreuses à travailler dans ces secteurs, elles vivent à la fois les effets de ces coupures comme travailleuses, mais également comme citoyennes, comme proches aidantes, comme usagères.
  • 2 M$ sur 5 ans pour les 2 stratégies (ce ne sont donc plus des politiques d’où découlaient des plans d’action, mais des stratégies) pour l’égalité entre les femmes et les hommes et pour la lutte contre les violences sexuelles. C’est clairement insuffisant ! Après les coupures importantes à la condition féminine des dernières années, nous doutons que ce 2 M$ permette d’opérer des changements concrets et durables pour l’égalité de fait et pour le droit des femmes à vivre dans une société sans violence sexiste.
  • Très peu de mesures pour aider concrètement les familles. Oui, il y a une réduction de 50 % (rétroactive à partir de 2015) pour un deuxième enfant en CPE (ce qui représente environ 30 000 familles selon la FAFMRQ), mais les familles devront tout de même absorber des hausses d’impôt.
  • Le maintien du PL70, qui met en place des mesures discriminatoires envers les personnes recevant de l’aide sociale.
  • L’abolition progressive de la taxe santé à partir de cette année est une bonne nouvelle, il faut par contre rester vigilant.es afin que le gouvernement ne privatise pas et ne tarifie pas davantage les services de santé.
  • Le gouvernement continue de favoriser un développement économique basé sur l’exploitation des ressources naturelles. Il y aura des investissements majeurs dans le Plan Nord et une augmentation des crédits d’impôt pour les minières. Ce type de développement n’est pas sans conséquence, pour l’environnement, bien sûr, mais aussi pour les communautés qui vivent sur ces territoires et en particulier pour les peuples autochtones. Rappelons, entre autres, que des hausses du taux de violences et d’agressions sexuelles envers les femmes, plus particulières les femmes autochtones, ont été observées à proximité des grands chantiers.
  • Il y a une attention particulière pour aider financièrement les peuples autochtones, mais ce n’est pas suffisant et cette aide est trop souvent accordée pour le profit du développement du Plan Nord.

Toutes ces mesures budgétaires sont nettement insuffisantes pour permettre l’atteinte de l’égalité entre les femmes et les hommes, entre les femmes elles-mêmes et entre les peuples. Ces mesures ne permettent pas d’atteindre une véritable justice sociale.