Défier le pouvoir des entreprises pour la justice de genre : temps forts d’un dialogue inter-mouvements

4 avr 2016

Défier le pouvoir des entreprises pour la justice de genre : temps forts d’un dialogue inter-mouvements

63 % des plus grandes entités économiques du monde sont des entreprises. Une fois cette réalité assimilée, il devient évident que la lutte pour la justice économique et la justice de genre est inextricablement liée au fait de comprendre les conséquences systémiques qui sous-tendent l’existence du pouvoir illimité des entreprise et de s’y confronter.

Plus de 35 participantes venues de régions et mouvements divers se sont rassemblées à Sao Paolo, au Brésil, à l’occasion du dialogue inter-mouvements « Défier le pouvoir des entreprises : les luttes pour les droits des femmes, la justice économique et la justice de genre », qui s’est tenu du 29 février au 2 mars 2016. Ce dialogue de trois jours, co-organisé par l’AWID et le Solidarity Center avec l’appui de Just Associates (JASS), visait à permettre aux participantes d’enrichir leurs connaissances grâce aux récits édifiants d’autres femmes et mouvements et à renforcer la solidarité entre les mouvements présents.

Les participantes étaient issues, entre autres, de syndicats, d’associations de travailleuses du secteur informel ou de travailleuses domestiques ou encore de mouvements autochtones, noirs, LGBTQI ou féministes.

Première étape : comprendre l’échelle et l’étendue du pouvoir des entreprises

Nous avons établi le contexte de la discussion en partant d’un partage d’expériences vécues par les participantes, suivi d’une présentation des faits et chiffres clés1 relatifs au pouvoir des entreprises dans le monde.

Par exemple,
 - 63 % des 175 plus grandes entités économiques du monde sont des entreprises transnationales. 37 % sont des pays.
- La somme des revenus des trois plus grandes de ces entreprises (Royal Dutch Shell, Exxon Mobil et Wal-Mart) est supérieure au PIB cumulé de 110 pays (55 % des États-nations).

Ce n’est pas dans un monde abstrait et mondialisé que les conséquences du pouvoir des entreprises se font sentir. Elles sont vécues à un niveau très personnel, dans les communautés au sein desquelles nous vivons et travaillons. Les participantes se sont exprimées sur certains éléments clés propres à leur environnement :

  • la flexibilisation du travail
  • la privatisation des services de base
  • leur accès limité aux services de santé et aux médicaments
  • l’accaparement de leurs terres et de leurs ressources naturelles
  • les catastrophes environnementales et l’exploitation de la main-d’œuvre
  • le pillage des savoirs ancestraux
  • le néo-colonialisme

[...]

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