Place au «philanthrocapitalisme»
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Le journaliste Mathieu-Robert Sauvé nous présentait récemment les recherches de Christian Jetté et ses collègues sur la place des fondations au Québec. Si les recherches sont moins nombreuses que dans les pays anglo-saxons, quelques écrits existent déjà et traitent des enjeux de cette présence philanthropique en sol québécois.
Soulignons d’abord que le secteur communautaire dans lequel la « nouvelle philanthropie » fait son entrée est grandement affecté par des réductions de financement. En effet, la précarité financière dans le milieu communautaire n’est pas seulement un constat pour les personnes qui fréquentent ces organismes, mais elle met en péril la survie de ceux-ci. Comme il est souvent rappelé, « l’argent, c’est le nerf de la guerre » ! Dans ce contexte d’austérité, plusieurs groupes, anciennement dépendants du financement étatique, voient la poursuite de leurs activités menacée et s’orientent vers de nouvelles avenues de financement. Déjà, certains groupes n’ont eu d’autre choix que de fermer leurs portes.
Voilà donc dans quel environnement s’introduit le « philanthrocapitalisme », alliant « philanthropie » et « capitalisme » pour relater ce nouveau mode d’action présenté par les auteurs américains Bishop et Green. Il s’agit essentiellement d’un renouveau dans le discours philanthropique, ancré cette fois-ci dans le milieu des affaires et de la finance plutôt que dans la traditionnelle charité religieuse. En 2009, au lancement des partenariats entre le gouvernement québécois et la Fondation Lucie-et-André-Chagnon, Claude Chagnon nous annonçait rien de moins qu’une révolution dans le domaine : « Le Québec n’en est qu’à ses débuts en la matière. Mais le temps où les fondations se contentaient de recevoir des demandes et de signer des chèques est révolu », disait-il en entrevue pour la revue L’Actualité.
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