Un demi-million de personnes demandent au gouvernement de mettre fin à #MMIWG

21 juin 2016

Un demi-million de personnes demandent au gouvernement de mettre fin à #MMIWG

Le 20 juin 2016 – Aujourd’hui, sur la Colline parlementaire, l’Association des femmes autochtones du Canada, la campagne « Suis-je la prochaine? », Amnistie Internationale Canada et la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants ont livré un puissant message au gouvernement du Canada : un demi-million de personnes ont signé une pétition pour demander la tenue d’une enquête nationale exhaustive et efficace sur la disparition et l’assassinat de femmes et filles autochtones ainsi que de personnes bispirituelles.

« Depuis près de 20 ans, l’Association des femmes autochtones du Canada exige des réponses et une reddition de comptes pendant que nos sœurs continuent d’être enlevées pour la simple raison qu’elles sont des Autochtones, a déclaré Dawn Harvard, présidente de l’Association des femmes autochtones du Canada. Le temps du changement est arrivé, afin que mes filles puissent grandir en sécurité. »

Les pétitions signées ont été livrées à Dre Carolyn Bennett, ministre des Affaires autochtones et du Nord, et à Patty Hajdu, ministre de la Condition féminine.

« Nous, les proches des disparues et des assassinées, n’avions aucune intention de devenir des militantes et militants. Ce sont les circonstances qui nous ont poussés à militer, a précisé Holly Jarrett, fondatrice de la campagne « Suis-je la prochaine? », dont la pétition sur change.org a été signée par plus de 350 000 personnes (www.change.org/AmINext). Maintenant que l’enquête prend forme, il est fondamental que des femmes, filles et familles autochtones comme la mienne y participent pleinement et que la voix des citoyennes et des citoyens soit entendue afin que nous puissions briser les cycles de la violence. »

« Le droit des femmes et filles autochtones ainsi que des personnes bispirituelles de vivre sans violence ou discrimination a été violé à maintes reprises, a affirmé Alex Neve, secrétaire général d’Amnistie Internationale Canada (section anglophone). L’enquête nationale doit s’attaquer aux causes profondes de cette violence, dont le racisme systémique et la misogynie, et mener à des mesures concrètes pour mettre fin à ces violations des droits de la personne. »

« Le processus d’enquête s’avérera difficile et notre solidarité à l’égard des femmes, familles et communautés autochtones sera plus importante que jamais, a renchéri Béatrice Vaugrante, directrice générale d’Amnistie Internationale Canada (section francophone). Cependant, l’enquête devra aboutir à des solutions proposées par les victimes de violence. Sans quoi, nous nous éloignerons de la réconciliation au lieu de s’en approcher. »

« Le mouvement étudiant pancanadien se montre solidaire envers les collectivités autochtones en préparation de la tenue de l’enquête nationale, a déclaré Bilan Arte, présidente nationale de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants. Au Canada, les femmes autochtones sont plus de trois fois plus susceptibles que les femmes non autochtones d’être victimes de violence et plus de six fois plus susceptibles d’être assassinées. Cela doit cesser. »

Contexte

Face aux taux extraordinairement élevés de violence contre les femmes et filles autochtones ainsi que les personnes bispirituelles, des militantes et militants réclament la tenue d’une enquête nationale sur cette crise des droits de la personne depuis près de deux décennies. Le mouvement a été lancé par des militantes et militants se portant à la défense des droits des femmes autochtones, auquel se sont greffés des organisations des droits de la personne, des mouvements sociaux et un nombre croissant de supportrices et supporteurs individuels.

En décembre 2015, le gouvernement fédéral a annoncé la tenue d’une enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Les signatures livrées aujourd’hui au gouvernement fédéral sont celles de femmes et d’hommes qui demandent la tenue de cette enquête nationale et qui attendront ses conclusions avec de grands espoirs et de grandes attentes.

Pour répondre aux besoins des personnes touchées par cette violence, l’enquête doit porter sur la violence extrême dont sont victimes les femmes et filles autochtones ainsi que les personnes bispirituelles de même que sur les facteurs systématiques qui contribuent à cette violence. Elle doit fournir aux familles les réponses qu’elles attendent depuis longtemps. Elle doit être de portée véritablement nationale et inclure tous les niveaux de gouvernement ainsi que les organismes d’application des lois. Enfin, elle doit accoucher d’un plan d’action clair et complet. Nous lançons le défi au Canada de saisir cette occasion historique et de faire de l’enquête une étape audacieuse et courageuse vers la réconciliation avec les Premières Nations, les Métis et les Inuits du Canada.
 
L’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) est fondée sur l’objectif commun d’améliorer, de promouvoir et de favoriser le bien-être social, économique, culturel et politique des femmes des Premières Nations et des Métisses au sein des sociétés autochtones et de la société canadienne. À titre d’organisme national qui représente les femmes autochtones depuis 1974, l’AFAC a pour mandat d’accomplir l’égalité pour toutes les femmes autochtones au pays.

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