Fermeture du CAMO pour personnes handicapées Un recul pour l’intégration en emploi des personnes handicapées

5 juil 2016

Fermeture du CAMO pour personnes handicapées Un recul pour l’intégration en emploi des personnes handicapées

Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) réagit avec grande déception et incompréhension à la fermeture du CAMO pour personnes handicapées. Cet organisme spécialisé dans la formation et l’intégration au marché du travail des personnes handicapées a fermé officiellement ses portes le 31 mars 2016 par décision de la Commission des partenaires du marché du travail. Sept personnes perdent leur emploi.

Pour le SCFP, les personnes handicapées perdent une expertise unique et précieuse qui a favorisé la formation, l’intégration et le maintien en emploi des personnes handicapées au cours des 23 dernières années. Entre autres réalisations, soulignons les nombreux projets de formation et de reconnaissance des compétences qui ont profité à des centaines de personnes handicapées au fil des ans. Soulignons également l’énorme travail effectué auprès des entreprises pour favoriser l’intégration en emploi des personnes handicapées au sein de leur effectif.

Avant la fermeture du CAMO, la Commission des partenaires du marché du travail avait reçu près d’une cinquantaine de lettres d’appui au CAMO venant d’organismes du milieu associatif des personnes handicapées, de plusieurs grandes entreprises, d’institutions éducatives et universitaires, de professeurs et de chercheurs, etc. Ces nombreuses lettres concluaient à l’importance du rôle et des interventions du CAMO dans l’accès à la formation et à l’emploi des personnes handicapées. Elles témoignaient d’une grande incompréhension face à une telle décision alors que l’écart entre le taux d’emploi des personnes handicapées et celui des personnes sans incapacité est encore très important.

« La disparition du CAMO est une perte nette pour l’intégration en emploi des personnes handicapées du Québec. Ses sept employés formaient une équipe experte, reconnue, appréciée et qui faisait la différence pour énormément de gens. Il y a tellement à faire pour corriger le taux d’emploi toujours trop faible des personnes handicapées. Nous souhaitons que les employés du CAMO soient reconnus à leur juste valeur et puissent continuer de mettre leur expertise à profit », selon Marc Ranger, directeur québécois du SCFP.

La décision de fermer le CAMO a été annoncée au terme d’un processus d’évaluation hautement controversé.

« Nos plans d’action et nos rapports annuels d’activités ont toujours été approuvés sans réserve par le bailleur de fonds et, tout d’un coup, ce dernier nous a informés que les rapports d’activités des sept dernières années n’étaient plus satisfaisants! L’équipe était vraiment sous le choc! C’est à croire que la décision de fermer le CAMO était déjà prise et qu’un processus d’évaluation aux faiblesses évidentes a servi à justifier cette décision », a déploré Frank Bouchard, président de la section locale 4287 du SCFP, qui représente les employés du CAMO pour personnes handicapées.

« Les questions des employés sont encore nombreuses en ce qui a trait à la vraie raison de la fermeture du CAMO. Aucun autre organisme n’a actuellement la mission que la Commission confiait au CAMO afin de soutenir l’intégration en emploi des personnes handicapées en suscitant l’implication du milieu patronal, du milieu syndical et du milieu associatif », a précisé Frank Bouchard.

Comptant plus de 110 000 membres au Québec, le SCFP représente quelque 3600 membres dans le secteur mixte au Québec (débardeurs, employé-e-s de compagnies d’assurances et de syndicats, de groupes sociaux et communautaires, de transport de valeurs).