Discrimination systémique envers les travailleuses de la construction : Action travail des femmes dépose une plainte à la Commission des droits de la personne et de la jeunesse du Québec

19 aoû 2016

Discrimination systémique envers les travailleuses de la construction : Action travail des femmes dépose une plainte à la Commission des droits de la personne et de la jeunesse du Québec

MONTRÉAL, le 19 août 2016 /CNW Telbec/ - Action travail des femmes du Québec (ATF) a formellement déposé une plainte auprès de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) à l'encontre du Service de référence de main-d'œuvre de la Commission de la construction du Québec (CCQ) pour discrimination systémique basée sur le sexe.

La CCQ a mis sur pied en 2013 le Carnet référence construction, un service informatisé de référencement de la main-d'œuvre. Ainsi, toute opération impliquant la gestion de la main d'œuvre doit désormais transiter par la CCQ, lui assurant la poursuite de ses objectifs de transparence dans les pratiques de référence et d'embauche. En outre, si le Service de référence avait pour objectif premier d'abolir le placement syndical et de favoriser l'exercice du droit du travail et de gérance, la CCQ souhaitait aussi se positionner comme active dans sa volonté d'agir sur la discrimination à l'embauche basée sur le sexe et dans la poursuite de sa démarche vers l'égalité.

Or, les modalités du Service de référence ont pour effet d'entraver de manière décisive la possibilité des travailleuses de se maintenir dans l'industrie, et ce, parce qu'elles sont des femmes. La persistance de pratiques de discriminations à l'embauche, rendues invisibles par le Carnet, sont confirmés par plusieurs acteurs sur le terrain.

Par un communiqué, en novembre 2012, ATF signifiait son inquiétude quant à l'efficacité des mesures spécifiques aux travailleuses du Service de référence. Les écueils appréhendés dès lors se confirment.

ATF considère qu'il est essentiel que la CCQ revoie en profondeur son système de référencement ayant pour effet de précariser les travailleuses. Il est grand temps que la CCQ s'attaque de front aux pratiques discriminatoires que vivent les travailleuses sur la base de leur sexe. Rappelons qu'en 2015, les femmes ne représentaient que 1,48% de la main-d'œuvre dans l'industrie de la construction au Québec.