La Commission pour l’éducation définit dans son rapport le concept de génération d’apprenants

26 sep 2016

La Commission pour l’éducation définit dans son rapport le concept de génération d’apprenants

La Directrice générale de l’UNESCO a exhorté la communauté mondiale à accentuer ses efforts et à examiner les conclusions du rapport présenté par la Commission internationale pour le financement de possibilités d'éducation dans le monde, le 18 septembre 2016, aux Nations Unies à New York.

« Nous devons accorder la priorité à l’éducation, afin de bâtir un monde où la pauvreté, la violence, la faim ou la maladie n’existeront pas. Nous devons doter les jeunes des compétences qui leur permettront d’édifier des sociétés plus respectueuses de l’environnement et plus inclusives », a déclaré la Directrice générale, qui fait partie des coorganisateurs de la Commission lancée en juillet 2015.

« L’éducation sauve des vies, est porteuse d’espoir, renforce la dignité, prévient l’extrémisme, facilite l’inclusion sociale et favorise la mobilité sociale. »

Elle s’est félicité que le Rapport mette l’accent sur la constitution d’une « génération d’apprenants » et sur la notion d’« universalisme progressif » – qui consiste à développer une éducation de qualité pour tous, en accordant la priorité aux personnes démunies et défavorisées.

Accueillant avec intérêt les quatre axes de transformation retenus dans le Rapport – performance, innovation, inclusion et financement – elle a affirmé que « tout le monde devait accentuer ses effort » et a fait observer qu’en qualité de principal coordinateur de l’Objectif de développement durable 4, l’UNESCO collaborera avec l’ensemble de ses partenaires afin de tenir la promesse de ne « laisser personne de côté » exprimée dans le Programme 2030.

Elle a noté que le Rapport renforçait le message du Rapport mondial de suivi sur l’éducation 2016, qui met en évidence le pouvoir de l’éducation au service de la réalisation des ODD.

« Le Rapport qui paraît aujourd’hui présente un plan visant à élargir comme jamais auparavant les possibilités d’éducation » a indiqué le Secrétaire de l’ONU, M. Ban Ki-moon. « Il plaide en faveur de l’investissement dans le domaine de l’éducation, condition préalable à la croissance économique, au développement durable et à la stabilité mondiale. À une époque où les crises mondiales se multiplient, la crise de l’éducation peut tout à fait être résolue. Alors que les frontières perdent de leur pertinence et que nos liens d’interdépendance se renforcent, l’éducation de qualité doit être disponible pour tous. Notre monde ne peut être considéré comme prospère s’il est trop pauvre pour éduquer ses enfants » a-t-il ajouté.

Le Premier Ministre Mme Erna Solberg, qui coorganise la Commission, a déclaré : « l’éducation offre aux individus, aux communautés et aux pays la possibilité d’une vie meilleure. Les conclusions du Rapport ne concernent pas uniquement la communauté de l’éducation. Elles doivent être portées à l’attention des chefs d’État et des ministres des finances. Le Rapport explique pourquoi le monde doit investir dans l’éducation, qui représente un moteur essentiel de la croissance économique permettant d’atteindre les ODD, et pourquoi nous devons investir davantage et plus efficacement pour ne laisser personne de côté ».

Modérateur passionné de cet événement, M. Gordon Brown, Président de la Commission pour l’Éducation et Envoyé spécial des Nations Unies pour l’éducation mondiale, a affirmé que « faire bénéficier de normes d’éducation plus élevées les millions de personnes qui laissent passer leur chance constitue le combat pour les droits civils de notre génération. Les faits avancés devant la Commission prouvent que l’éducation représente le meilleur investissement contre la pauvreté que le monde puisse faire. Je suis convaincu que si nous déployons parallèlement des efforts d’investissement et de réforme et que nous mobilisons des financements nationaux et internationaux de façon plus coordonnée, nous pouvons être la première génération de l’histoire dont chaque enfant sans exception serait scolarisé ».

Le Président du Malawi, M. Arthur Peter Mutharika, a appelé à une responsabilité collective sur le long terme et à la volonté politique de briser le cercle vicieux de la pauvreté grâce à une éducation inclusive de qualité, tout en attirant l’attention sur « le fardeau des niveaux élevés d’analphabétisme ».

La cérémonie de lancement a porté sur le coût de l’inaction et le concept de génération d’apprenants ainsi que sur les moyens d’améliorer les systèmes éducatifs pour de meilleurs résultats, d’encourager l’innovation, d’investir en faveur de l’inclusion et de mobiliser davantage de financement.

D’après la Commission, le désintérêt à l’égard de l’éducation sera le défi le plus important que les pays auront à relever ces 15 prochaines années. Le manque d’investissement dans les systèmes d’éducation compromet gravement les chances des jeunes sur le marché mondial du travail et freine la croissance. Une répartition inégale des possibilités alimente le mécontentement et constitue un facteur de motivation déterminant des migrations de masse.

La première étape du plan de la Commission prévoit que tous les pays adoptent les réformes de ceux qui enregistrent les progrès les plus rapides – les 25 % de pays du monde qui obtiennent les meilleurs résultats en matière d’éducation. La deuxième étape consiste à accroître les dépenses de 5 % du revenu national dans les pays à faible revenu. La troisième étape vise à mobiliser les ressources combinées des institutions internationales grâce à des réformes majeures dans le cadre d’un nouveau consortium de banques multilatérales. Enfin, la quatrième étape consisterait à établir un pacte de financement entre pays en développement, donateurs et institutions multilatérales.

Une attention particulière a été appelée par plusieurs intervenants, parmi lesquels le Président de la Banque mondial, M. Jim Yong Kim, et le Directeur exécutif de l’UNICEF, M. Tony Lake, sur l’investissement en faveur de la petite enfance.

Le lauréat du prix Nobel de la paix M. Kailash Satyarthi a vivement incité les dirigeants à s’attaquer aux facteurs qui empêchent l’apprentissage comme le mariage des enfants, le travail des enfants et le trafic d’enfants. Il a rappelé certains fondamentaux : « la liberté pour l’éducation et l’éducation pour la liberté sont des droits inaliénables qui ne peuvent s’exercer sans un solide engagement politique ».

Plusieurs membres de la Commission ont pris la parole pour discuter du Rapport, notamment la Présidente de GAVI et ancienne Ministre des finances du Nigéria, Mme Ngozi Okonjo-Iweala ; le fondateur et Président exécutif du groupe Alibaba, M. Jack Ma ; la Directrice exécutive du Fond de développement des femmes africaines, Mme Theo Sowa ; l’ancien Président de la Commission européenne, M. José Manuel Barroso ; le PDG du Groupe Dangote, M. Aliko Dangote ; la Présidente du Partenariat mondial pour l’éducation, Mme Julia Gillard ; l’ancien Président de la Tanzanie, M. Jakaya Kikwete ; le Ministre d’État des Émirats arabes unis pour la tolérance, M. Sheikha Lubna Al Qasimi ; et la Chef exécutive de Save the Children, Mme Helle Thorning-Schmidt.

Depuis sa création en juillet 2015 lors du Sommet d’Oslo sur l’éducation pour le développement, la Commission a mobilisé un réseau de 30 établissements de recherche et plus de 300 partenaires, dans plus de 100 pays.