La campagne « La Mixité en chantier » : un nouvel outil pour changer les mentalités à l'égard des femmes dans la construction

13 déc 2016

La campagne « La Mixité en chantier » : un nouvel outil pour changer les mentalités à l'égard des femmes dans la construction

La Commission de la construction du Québec (CCQ) a lancé, le 13 décembre 2016, la campagne La mixité en chantier. Cette campagne vise à faire évoluer les mentalités à l’égard de la place des femmes de métier dans l’industrie de la construction, où la main-d’œuvre est constituée d’hommes en presque totalité.

« Une pelle mécanique, ça n’a pas de sexe, indique Diane Lemieux, présidente-directrice générale de la CCQ. Que vous soyez une femme ou un homme, c’est la compétence de la personne qui utilise l’outil qui doit passer en premier. Voilà justement la ligne directrice de notre campagne. »

Cette initiative s’inscrit dans les nombreux efforts déployés par la CCQ afin d’augmenter la présence des femmes sur les chantiers. Dans le cadre du Programme d'accès à l'égalité des femmes dans l'industrie de la construction (PAEF) 2015-2024, la cible est fixée à 3 % de travailleuses d’ici 2018, alors qu’elles ne représentent que 1,5 % de la main-d’œuvre à ce jour.

Dominique Vien, la ministre responsable du Travail, ministre responsable de la région de la Chaudière-Appalaches et députée de Bellechasse, se réjouit de la campagne : « Le PAEF dont s’est dotée l’industrie de la construction est audacieux. Aujourd’hui, les principales mesures du programme sont effectives et la mobilisation de l’industrie se poursuit. Il s’agit donc d’un bon moment pour dévoiler une campagne qui souligne la valeur des équipes mixtes. Avec la campagne La mixité en chantier, on s’adresse aussi bien aux hommes sur les chantiers qu’aux entreprises de construction ou aux femmes qui souhaitent une carrière dans ce domaine. »

Lise Thériault, vice-première ministre et ministre responsable de la condition féminine, salue l’initiative de la CCQ au bénéfice des Québécoises : « L’industrie de la construction offre une foule d’emplois de qualité auxquels les femmes doivent avoir le même accès que les hommes. Quand on fait face à une situation où l’écart entre le nombre de femmes et d’hommes est si marqué, il faut s’y attaquer avec vigueur, sur tous les fronts, en commençant par les mentalités. » La ministre rappelle que cette campagne s’inscrit dans le même sens que le projet pilote visant à accroître la présence des femmes en emploi dans l’industrie de la construction à la Côte-Nord annoncé récemment par le gouvernement, en collaboration avec le Centre Émersion.

Diane Lemieux lance un appel aux entreprises de construction, particulièrement celles qui comptent plus de cinq salariés : « Je crois que les entreprises de plus grande taille doivent être le moteur du changement. Un nombre important d’entre elles n’embauchent toujours aucune femme. Si le tiers de ces entreprises faisaient confiance à une travailleuse pour la première fois, nous aurions déjà parcouru la moitié du chemin entre la situation actuelle et la cible de 3 %. »

Les grandes lignes de la campagne

Comme en témoigne son message central « Femme ou homme, c’est la compétence qui compte », la campagne de la CCQ vise à rappeler que la valeur d’une personne devrait toujours être établie en fonction de sa compétence à effectuer son travail. L’utilisation d’images fortes et du slogan « Cet outil n’a pas de sexe » visent à provoquer une prise de conscience chez les acteurs de l’industrie de la construction.

La page Web de la campagne, mixite.ccq.org, déconstruit les mythes les plus persistants à l’égard de la place des femmes dans l’industrie de la construction et explique les mesures qui leur sont destinées.

Cette campagne sera visible dans différents médias (télévision, journaux et Web) au cours des prochaines semaines.

Certaines données tendent à démontrer que la situation des femmes dans l’industrie s’améliore, mais de façon très lente :

  • La part des diplômés qui sont des femmes représente 5,1 % des cohortes en 2015, une augmentation de 6,6 % comparativement à l’année précédente ;
  • La part des entrées de femmes dans l'industrie se maintient à 4,5 % en 2015, et ce, malgré le ralentissement de l’activité.

La campagne La mixité en chantier est un moyen pour que l’industrie puisse accélérer le changement vers des chantiers plus inclusifs.