3e Conférence mondiale des femmes de l’Internationale de l'Éducation : les syndicalistes s’élèvent contre la violence sexuelle et le harcèlement
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La troisième édition de la Conférence mondiale des femmes de l’Internationale de l’Education s’est refermée sur les contributions émouvantes de participantes à la dernière séance plénière, portant sur la campagne #MeToo, relayée sur les réseaux sociaux.
#MeToo: Les voix du mouvement syndical de l’éducation
Le dernier jour de la 3e Conférence mondiale des femmes de l’Internationale de l’Education (IE) qui s’est déroulée du 5 au 7 février, à Marrakech, au Maroc, s’est ouvert par une table ronde sur la campagne #MeToo (« Moi aussi ») déployée sur les réseaux sociaux. #MeToo a été lancée en 2006 par la militante des droits des femmes afro-américaine Tarana Burke, dans le but de permettre aux femmes d’évoquer publiquement leur vécu en matière de violence sexuelle et autres formes de violence sexiste. La campagne a battu son plein en octobre 2017, lorsque l’actrice hollywoodienne Alyssa Milano a encouragé les femmes à s’appuyer sur cette initiative pour montrer à quel point les situations d’abus sexuel et de harcèlement à l’égard des femmes sont monnaie courante dans le monde.
Ces événements s’inscrivent dans le contexte des révélations d’abus sexuel, de harcèlement et de viol perpétrés par des hommes puissants de l’industrie américaine du cinéma. A l’automne 2017, suite aux accusations portées par des actrices hollywoodiennes à l’encontre d’autres acteurs, réalisateurs et producteurs, des femmes d’autres industries ont à leur tour commencé à évoquer publiquement leurs propres expériences d’abus sexuel et autres formes de conduite répréhensible sur leur lieu de travail, entraînant une déferlante de révélations de la part de femmes travaillant dans d’autres industries et secteurs aux États-Unis et à l’étranger. En quelques semaines, #MeToo est devenue une campagne mondiale virale sur les réseaux sociaux, à mesure que les femmes du monde entier ont commencé à s’exprimer et à briser le silence à propos de la violence sexuelle en milieu professionnel.
L’ultime séance plénière tenue le dernier jour de la Conférence mondiale des femmes s’est avérée particulièrement poignante, devant les témoignages de deux des participantes évoquant leur vécu personnel en matière de violence sexuelle.
Les participantes, issues d’organisations membres de l’IE au Belize, au Botswana, en Bulgarie, aux Philippines et en Suède, ont également évoqué l’ampleur de l’impact de la campagne #MeToo dans leur pays et mis en relief les mesures connexes et non-connexes prises par leurs syndicats afin d’aborder la violence sexiste en milieu professionnel.
Les femmes dirigeantes et les grandes priorités de l’IE
La dernière série de séances en petits groupes a abordé la question du leadership des femmes dans le cadre de la campagne mondiale de l’IE sur la commercialisation et la privatisation de l’éducation, mais aussi en son sein, de l’initiative conjointe IE/Initiative des Nations Unies pour l'éducation des filles (UNGEI) sur la violence basée sur le genre en milieu scolaire et du renouvellement syndical. En outre, des formateurs/trices de l’Association Démocratique des Femmes du Maroc (ADFM) ont conduit une session en petits groupes distincte, présentant le très respecté manuel Montrer le Chemin, Guide d’entraînement des femmes au leadership, élaboré par le Women’s Learning Partnership for Rights, Development and Peace (WLP).
Quatre leçons à retenir
Dans son allocution de clôture, la présidente de l’IE, Susan Hopgood, a insisté auprès des participant(e)s sur les quatre principaux enseignements à retenir avant de quitter Marrakech: premièrement, avoir bien conscience de leurs actes, quel que soit le niveau de responsabilité exercé. Ils/elles doivent sciemment décider d’exercer leurs responsabilités en veillant à faire progresser l’égalité entre hommes et femmes au sein de leurs syndicats et dans l’enseignement.
Deuxièmement, Hopgood a appelé les participant(e)s à agir comme tuteurs/tutrices pour une personne donnée et à trouver à leur tour un tuteur/une tutrice pour eux-mêmes/elles-mêmes. « Le tutorat est un aspect déterminant afin de garantir que les femmes accèdent non seulement à des postes de direction mais aussi qu’elles les conservent et bénéficient d’un solide appui, et pour alimenter en permanence un réservoir de futures dirigeantes », a-t-elle déclaré.
Troisièmement, Hopgood a demandé aux participant(e)s de s’adonner au militantisme et de convaincre les autres d’en faire autant.
Enfin, elle a insisté sur la nécessité de veiller à un équilibre entre le travail et les autres domaines de la vie. « Ne travaillez pas jusqu’à épuisement: cela vous empêcherait de faire évoluer les choses », a-t-elle mis en garde. « Le travail que nous accomplissons est un travail sérieux: il exige concentration, engagement et volonté de travailler dur, très dur. » Il est donc important de montrer l’exemple et d’agir de façon concertée pour établir un équilibre entre le travail et les autres aspects de la vie, a mis en évidence Hopgood.