Le Canada montre le chemin sur le sujet de l’inclusion et l’emancipation des femmes, selon l’OCDE
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31/05/2018 - Ces dernières années, le Canada a progresse de manière importante sur le sujet de l’égalité entre les femmes et les hommes, en mettant en place des institutions, des politiques et des outils ainsi que des dispositifs de contrôle qui font de ce pays un chef de file de la poursuite d’un objectif de plus en plus considéré comme l’une des pierres angulaires de la croissance inclusive, selon une nouvelle étude de l’OCDE.
Les auteurs du rapport intitulé Gender Equality in Canada: Mainstreaming, Governance and Budgeting notent que le Canada obtient de très bons résultats sur plusieurs indicateurs de l’égalité femmes-hommes, en particulier ceux qui concernent le niveau d’études et l’emploi. Le Canada fait partie des pays de l’OCDE qui ont la plus forte proportion de femmes ministres, même s’il se situe au-dessous de la moyenne de la zone de l’OCDE pour la parité au sein du parlement et dans les conseils d’administration des entreprises.
« On voit monter dans le monde entier, au niveau politique, une dynamique qui pousse les pouvoirs publics à prendre à cœur la question de l’inclusion et de l’émancipation des femmes, et le Canada se situe à l’avant-garde de ce mouvement », a déclaré Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE. « Le Canada et le reste du monde doivent profiter de cet élan pour assurer l’instauration d’une pleine égalité entre les sexes dans tous les domaines. »
Le rapport a été présenté aux ministres lors d’un symposium sur la croissance inclusive, organisé en marge de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs de banques centrales du G7 qui s’est tenue à Whistler. Le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a fait de l’égalité entre les sexes et de l’emancipation des femmes une priorité essentielle de la Présidence canadienne du G7.
Le Canada est aujourd’hui l’un des rares pays de l’OCDE où l’analyse de la problématique femmes-hommes sous l’angle de l’inclusivité fait partie intégrante des processus qui président normalement aux travaux du Conseil des ministres, conformément à la Recommandation du Conseil de l’OCDE sur l’égalité hommes-femmes dans la vie publique, adoptée en 2015. De plus, le Canada est un des 16 seuls pays de l’OCDE, et un des premiers pays du G7 a avoir mis en place la budgétisation sexospécifique au niveau national,. Les ministres sont specifiquement chargés de veiller à la diversité et à la parité femmes-hommes au niveau des fonctions dirigeantes.
Le Canada a toutefois encore des défis à relever, dont l’écart de salaire existant entre les sexes (pour un dollar de rémunération horaire gagné par un homme, une femme ne perçoit que 88 cents), les violences faites aux femmes, la faible proportion de femmes dans les domaines de l’ingénierie et de l’informatique, ainsi que les difficultés rencontrees pour obtenir des postes de direction dans le secteur privé. Les femmes appartenant aux populations autochtones du Canada ont quant à elles des obstacles supplémentaires à surmonter dans le domaine de l’éducation et de l’emploi.
Les auteurs de l’étude suggèrent au Canada de définir une stratégie globale pour l’action en faveur de l’égalité femmes-hommes au niveau fédéral, assortie d’objectifs précis, afin de stimuler les initiatives en la matière et d’en faciliter l’orientation et la coordination, ainsi que de créer dans ce domaine une culture solide qui résiste aux aléas de la vie politique. Les pouvoirs publics fédéraux devraient aussi coopérer avec les autorités provinciales et territoriales, en vue de garantir l’engagement de tous les niveaux d’administration dans cette démarche. Davantage d’efforts pourraient aussi être faits pour intégrer les outils de la budgétisation sexospécifique dans toutes les phases du cycle budgétaire.