Nouveau rapport sur la prévention de la violence au Québec : les communautés LGBTQ+ toujours invisibles

11 juil 2018

Nouveau rapport sur la prévention de la violence au Québec : les communautés LGBTQ+ toujours invisibles

Montréal, le 10 juillet 2018 – Les personnes LGBTQ2+ victimes de violence sont une fois de plus invisibilisées dans le nouveau rapport du directeur national de santé publique La prévention de la violence au Québec : une responsabilité individuelle et collective. C’est ce que déplore le Conseil québécois LGBT de même que les membres du groupe de travail du projet LEXIC².

« On sait depuis longtemps que les personnes de la diversité sexuelle et de la pluralité des genres sont surreprésentées dans les statistiques associées aux différents types de violences, rappelle Marie-Pier Boisvert, directrice générale du Conseil québécois LGBT. Pourtant, certaines institutions tardent à nommer cette réalité-là : c’est malheureusement le cas du rapport du Directeur national de santé publique, qui ne mentionne pas les réalités propres des personnes LGBTQ+ dans son rapport de 76 pages. On a pourtant déposé des mémoires sur les violences sexuelles et conjugales au Secrétariat à la condition féminine, entre autres, alors ça donne l’impression que les ministères travaillent en silo, et qu’ils ne reconnaissent pas la détresse vécue par les communautés LGBTQ2+. »

Même son de cloche du côté de Pierre McCann, coordonnateur du groupe de travail LEXIC², une initiative visant à comprendre et à contrer les violences sexuelles vécues par les communautés LGBTQ2+ : « Quand on parle de violence sexuelle spécifiquement, différentes études américaines et canadiennes montrent que les personnes de ces communautés sont au moins trois fois plus à risque d’en être victimes. Les risques sont encore plus élevés chez certaines populations, notamment les personnes trans et non-binaires, les personnes bisexuelles et les femmes de la diversité. Nous profitons de la sortie de ce nouveau rapport afin d’inviter le directeur national de santé publique et l’ensemble des institutions à prendre conscience de cette problématique alarmante. Nous espérons pouvoir collaborer pour que ces organisations s’approprient les outils de formation, de sensibilisation et d’intervention qui seront créés dans le cadre du projet. »

À propos du projet LEXIC²

Le projet Laboratoire des expériences et des intersections pour comprendre et contrer les violences sexuelles vécues par les communautés LGBTQ+ (LEXIC²) comporte trois volets : réunir un groupe de travail de dix personnes-ressources œuvrant dans la lutte aux violences sexuelles, organiser un forum panquébécois les 24-25 novembre prochains et produire une trousse à l’intention des organisations concernées par les violences sexuelles.

Les membres du projet LEXIC² sont :

  • Dalia T., activiste en droits trans et éducatrice publique au Centre de lutte contre l’oppression des genres ;
  • Gabrielle Leblanc, coordonnatrice d’ASTT(e)Q Montréal ;
  • Geneviève Paquette, psychoéducatrice et professeure agrégée à l’Université de Sherbrooke, chercheure et co-auteure de l’enquête ESSIMU sur la violence sexuelle en milieu universitaire au Québec ;
  • Kévin Lavoie, chargé de cours à l’Université du Québec en Outaouais, doctorant en sciences humaines appliquées à l’Université de Montréal s’intéressant aux violences dans les relations amoureuses et intimes entre hommes ;
  • Marie-Camille Paquet, bachelière en sexologie, intervenante et responsable du projet VRAIH à l’organisme RÉZO ainsi que des formations sur la violence dans les couples d’hommes ;
  • Marie-Pier Boisvert, directrice générale du Conseil québécois LGBT ;
  • Michel Dorais, professeur titulaire à l’Université Laval et sociologue spécialisé sur le genre et la sexualité ;
  • Séré Beauchesne Lévesque, responsable à la coordination et porte-parole du Groupe d’action trans de l’Université de Sherbrooke ;
  • Stéphanie Ménard, intervenante dossier diversité au CALACS Agression Estrie et représentante au sein du Regroupement des CALACS ;
  • Suzie Bordeleau, travailleuse sociale responsable du dossier violence conjugale au Centre de solidarité lesbienne ;
  • Pierre McCann, coordonnateur du projet LEXIC² et Alexandre Bégin, conseiller à la coordination.

À propos du Conseil québécois LGBT

Le Conseil est un lieu de militantisme, d’analyse, de réflexion, de dialogue, de débat, de sensibilisation et de formation. Il agit à titre de porte-parole et d’interlocuteur privilégié auprès des instances décisionnelles, tant politiques que sociales, relativement à la qualité et aux conditions de vie des personnes LGBT et de leur communauté. Il fait la promotion des contributions individuelles et collectives des personnes LGBT et de leur communauté à la société.