Les syndicats de l’éducation francophones, moteurs de la démocratie, la protection de l’enseignement public et la solidarité

28 sep 2018

Les syndicats de l’éducation francophones, moteurs de la démocratie, la protection de l’enseignement public et la solidarité

Lors de la XVIe Rencontre du Comité Syndical Francophone de l’Education et de la Formation, le Secrétaire général de l’Internationale de l’Education David Edwards a appelé les affiliés francophones à défendre la démocratie, les droits humains et les droits syndicaux, combattre la privatisation, et viser l’unité syndicale qui renforce.

Défense de la démocratie

« Vous savez, je suis frappé, lors des réunions auxquelles je participe un peu partout dans le monde, de constater combien les organisations syndicales doivent de plus en plus se battre pour être tout simplement consultées sur les politiques éducatives », a regretté le Secrétaire général de l’Internationale de l’Education (IE) David Edwards dès le début de son intervention devant les participant(e)s à la XVIe Rencontre du Comité Syndical Francophone de l’Education et de la Formation (CSFEF) qui se tient du 24 au 26 septembre à Paris, en France.

Il a noté que les affiliés français de l’IE se sont récemment indignés à juste titre en découvrant la suppression de centaines de postes d’enseignants et de personnels administratifs dans un article de journal.

Par ailleurs, a-t-il continué, au Niger, le ministre a décidé unilatéralement l’an dernier d’évaluer les enseignant(e)s contractuel(le)s et de licencier ceux/celles qui avaient les plus mauvais résultats. Et au Tchad, depuis plus d’un an, les enseignant(e)s, aux côtés des fonctionnaires, sont en lutte pour conserver intacte leur rémunération. Au Bénin également, le droit de grève qui est attaqué.

Rejetant les « populismes qui un peu partout fleurissent », les « chefs d’Etats qui foulent au pied les valeurs fondamentales, attisent les peurs et promeuvent le rejet de l’Autre », il a clairement fait valoir que « la défense de la démocratie est un combat permanent, dans lequel les enseignants et leurs organisations syndicales ont une responsabilité particulière de vigilance et d’action ».

« l’Internationale de l’Education vous propose, tous ensemble, de dire STOP et de relever la tête ! » Edwards a insisté. C’est d’ailleurs le sens du thème du prochain congrès mondial de l’IE, qui se tiendra en juillet 2019, à Bangkok, en Thaïlande, sous le thème « Les éducateurs et leurs syndicats prennent l’initiative ». Un congrès s’articulera autour de trois axes: faire progresser la profession; assurer une éducation de qualité gratuite pour tou(te)s; et promouvoir la démocratie, les droits de humains et les droits syndicaux.

Combat contre la privatisation de l’éducation

Parlant ensuite du « défi majeur » de « la pression croissante, au niveau international et dans de nombreux pays, de l’éducation privée », il a rappelé que les chefs d’Etat de la Francophonie partageaient, semble-t-il, cette préoccupation il y a deux ans, puisque l’article 39 de la Déclaration du sommet de Madagascar commençait par ces mots: « Constatant le développement des établissements scolaires et éducatifs à but commercial (…)». Mais qu’ont-ils concrètement accompli depuis? s’est-t-il interrogé.

Edwards a souligné que, pour l’Internationale de l’Education, l’argent public doit aller à l’école publique, les Etats doivent se donner les moyens d’offrir un enseignement public gratuit et de qualité à tous les enfants, tout autre aménagement, comme les partenariats publics-privé, ne pouvant « conduire qu’à introduire des frais de scolarité qui vont à l’encontre de l’objectif de scolarisation universelle qui figure dans l’Objectif de développement durable 4 ».

Revenant sur la travail déjà accompli conjointement par l’IE et le CSFEF sur cette question centrale de la marchandisation de l’éducation, il a indiqué que l’’IE est favorable à la poursuite de ces efforts.

Appel à la solidarité et l’unité

Il a continué son allocution en mentionnant un autre point qui lui « tient à cœur », la solidarité. Mettant en exergue « l’argument massue du syndicaliste », « Ensemble, on est plus forts! », Edwards a appelé les organisations membres francophones de l’IE « à faire tout leur possible pour voir ce qui rapproche plutôt que ce qui divise », à procéder « à toutes les initiatives unitaires, vitales pour faire réellement la différence, pour de meilleures conditions de travail pour les enseignants, pour une éducation de qualité, pour davantage de citoyenneté et de démocratie ».

Lors de cette XVIe Rencontre du CSFEF, placée sous le thème de « Une éducation de qualité pour vivre ensemble dans un espace francophone solidaire, accueillant la diversité », les syndicats francophones de l’éducation s'intéressent, via des tables rondes, à:  la promotion d’une éducation de qualité favorisant le vivre ensemble, de possibles actions pour lutter contre la marchandisation de l’éducation, la santé au travail, la place du numérique dans la formation des enseignant(e)s, et à la nouvelle enquête du programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN (PASEC) pour 2019.