Les systèmes désuets d'éducation et de formation en milieu de travail mettent en péril la croissance, selon Accenture

5 oct 2018

Les systèmes désuets d'éducation et de formation en milieu de travail mettent en péril la croissance, selon Accenture

L'investissement dans l'apprentissage expérientiel, l'apprentissage personnalisé et l'autonomisation des travailleurs vulnérables sont les meilleurs moyens de réduire l'écart des compétences

MONTRÉAL, le 20 sept. 2018 La promesse économique des technologies numériques est mise en péril par les systèmes inadéquats d'éducation et de formation en entreprise, selon Accenture (NYSE : ACN). À moins d'adopter de nouvelles approches révolutionnaires en matière d'apprentissage, l'incapacité à combler l'écart des compétences pourrait se traduire, pour le Canada, en une perte s'élevant à 154 milliards de dollars canadiens au niveau de la croissance du PIB, soit celle promise par l'investissement en technologies intelligentes au cours des dix prochaines années.

Le rapport intitulé, It's Learning. Just Not As We Know It, publié en collaboration avec l'Alliance des jeunes entrepreneurs du G20 (G20 YEA), présente une analyse novatrice aidant les organisations à faire l'évaluation de leur main-d'œuvre pour préparer des stratégies de formation des compétences. Il révèle la façon dont les technologies intelligentes changeront les tâches liées au travail et identifie les nouvelles compétences qui seront nécessaires pour les accomplir. Il lance un appel aux responsables de l'éducation et de la formation en entreprise de s'engager dans trois axes d'action pour développer ces nouvelles compétences plus efficacement.

Selon le rapport, en moyenne, 51 % du temps des travailleurs au Canada pourrait se bonifier, grâce aux technologies intelligentes qui permettent l'enrichissement des compétences. Trente-huit pour cent du temps des travailleurs au Canada pourrait potentiellement être automatisé, mais l'impact varie selon le rôle et le marché géographique de l'emploi, indiquant ainsi la nécessité d'interventions ciblées afin d'accélérer les possibilités et gérer les risques.

Au Canada, ce sont les travailleurs en sciences et en génie qui ont le plus de possibilités d'accroissement de productivité par la bonification. Soixante-quatorze pour cent de leur temps de travail pourrait être bonifié, et la recherche d'Accenture révèle que 22 % de cette bonification pourrait avoir lieu au cours des dix prochaines années. Des investissements appropriés dans le renforcement des compétences pourraient permettre de répondre à la demande de 89 000 travailleurs supplémentaires dans ces domaines au cours de la prochaine décennie.

« Il est essentiel de renforcer les compétences, pour ne pas mettre en jeu la croissance du PIB du Canada, en soutenant les nouvelles technologies qui bonifient ou automatisent les industries, affirme Nicholas Bayley, directeur général et chef d'Accenture Stratégie au Canada. Les chefs d'entreprise doivent comprendre comment la technologie redéfinira le travail dans leur secteur pour s'engager à améliorer la formation en milieu de travail qui reflète avec précision l'avenir du travail. »

L'importance croissante des nouveaux ensembles de compétences

Le raisonnement complexe, la créativité, l'intelligence socio-émotionnelle et la perception sensorielle sont les compétences qui gagnent en importance dans les rôles de presque tous les types d'emplois, selon le rapport. Avec l'adoption de technologies intelligentes, l'importance devrait croître davantage.

« Les approches d'apprentissage actuelles ne conviennent pas pour aujourd'hui, et encore moins pour demain. Les données issues des neurosciences et des sciences du comportement ont prouvé qu'il existe de meilleures façons d'apprendre, déclare Armen Ovanessoff, directeur principal d'Accenture Research. Bon nombre des compétences les plus importantes pour le milieu de travail de demain s'acquièrent mieux par la pratique et l'expérience. Nous avons besoin d'une refonte des approches en matière de compétences qui place les techniques d'apprentissage par l'expérience à l'avant-plan. »

Accenture recommande une approche en trois volets pour résoudre la crise des compétences :

  1. Accélérer l'apprentissage par l'expérience : Déployer une gamme de techniques, allant de la pensée de conception dans la salle de réunion à des outils de formation par simulation pour des rôles plus techniques; des initiatives de formation en milieu de travail à des programmes d'apprentissage. Dans les écoles, offrir un apprentissage actif par projet et des activités d'apprentissage en équipe. Appliquer les nouvelles technologies comme la réalité virtuelle et l'intelligence artificielle (IA) pour rendre l'apprentissage plus immersif, motivant et personnalisé.
  2. Passer des établissements d'enseignement aux individus : Les objectifs en matière d'éducation et de formation devraient inciter chaque individu à développer un plus large éventail de compétences, au lieu de ne produire qu'un nombre limité de diplômés dans des cours définis. Ce mélange doit mettre l'accent sur le raisonnement complexe, la créativité et l'intelligence socio-émotionnelle.
  3. Autonomiser les apprenants vulnérables : Les travailleurs âgés, les moins instruits, ceux qui occupent des emplois manuels physiques et ceux qui travaillent dans de petites entreprises sont plus vulnérables à la délocalisation du travail et ont moins accès à la formation. Une intervention ciblée est nécessaire pour guider ces gens vers une formation et des cheminements de carrière appropriés. Les cours doivent être plus modulaires et plus souples pour s'adapter à leurs engagements personnels. Les nouveaux modèles de financement doivent encourager la formation permanente, comme les subventions pour soutenir les plans de formation personnelle.

Pour plus de renseignements sur cette analyse, veuillez consulter la page https://www.accenture.com/us-en/insights/future-workforce/transforming-learning (en anglais). Aussi, prenez part à la conversation : #FutureWorkforce #G20YEA

À propos de la recherche

Accenture a utilisé le regroupement statistique pour analyser les compétences, les aptitudes et les activités professionnelles. Celles-ci ont été utilisées pour élaborer 10 groupes de rôles et de professions dérivés de données empiriques qui utilisent des compétences et des tâches semblables et qui sont susceptibles d'être touchés de la même façon par les technologies intelligentes. Les 10 groupes de rôles ont été utilisés pour catégoriser la composition de la main-d'œuvre de 14 pays du G20. Pour calculer les gains de croissance perdus, Accenture a analysé l'impact des technologies intelligentes sur des tâches particulières et des besoins en matière de compétences. À l'aide des données du Occupational Information Network (O*NET) du département du Travail des États-Unis et de l'Organisation internationale du Travail (OIT), Accenture a calculé le temps potentiel total pouvant être automatisé et bonifié pour différentes professions. La croissance du PIB (2018-2028) a été modélisée selon deux hypothèses d'offre afin de mesurer le PIB en jeu si les besoins en compétences ne sont pas satisfaits. Les gains de croissance perdus sont présentés selon deux scénarios différents d'investissement dans les technologies intelligentes. Accenture a également mené des entretiens approfondis avec des chefs d'entreprise, des experts et des praticiens de différents secteurs, et s'est appuyé sur l'expertise et l'expérience des professionnels d'Accenture en matière d'apprentissage, de technologie et de développement des talents.